Liquidation, cession ou continuation : l’avenir de l’hôtel Batelière sera tranché le 21 janvier

Par 06/01/2025 - 15:47 • Mis à jour le 06/01/2025 - 18:11

La cour d’appel de Fort-de-France a réexaminé partiellement ce matin (lundi 6 janvier) les dossiers de reprise ou de continuation de l’hôtel Batelière et s’est notamment intéressée aux comptes d’exploitation de la structure pendant la période d’observation. La décision des juges, mise en délibéré, sera rendue dans 15 jours.

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Hôtel Batelière

Une nouvelle audience mais toujours le statut-quo pour les 55 salariés de l’hôtel Batelière. Pas plus de réponses, non plus, sur l’avenir de la structure hôtelière basée à Schoelcher.

La décision de la cour d’appel a été mise en délibéré au 21 janvier, en présence de l’ensemble des acteurs, actionnaire actuel et repreneur potentiel, à savoir : le groupe Monplaisir, les sociétés Karukéra (Creole Beach) et la SARL Casbat-Groupe Cogit, et la SCOP Batelière nouvelle génération, portée par une partie des salariés.

Après plusieurs renvois, appels et rebondissements dans ce dossier, la cour d’appel de Fort-de-France avait, le 17 décembre dernier, ordonné la réouverture des débats, en présence du ministère public.

Des dettes pendant la période d'observation

La Cour avait demandait à l’administrateur judiciaire, Me Valleray de communiquer la situation comptable actualisée de Caraïbes investissements, propriété du groupe Monplaisir et gestionnaire de l’hôtel.

Les juges cherchaient à déterminer si l’actuel actionnaire, qui a fait appel de la liquidation prononcée le 18 octobre, a généré de nouvelles pertes durant la période d’observation. Et, in fine, si l’activité peut, ou non, être viable en l’état.

Le bilan serait négatif depuis l’ouverture de la procédure collective, avec plus de 550 000 euros de pertes. Malgré un apport de la holding du groupe Monplaisir, d’abord en prêt, puis en don selon les dirigeants, les besoins d'autofinancement de l’hôtel Batelière seraient estimés à environ 1,2 million d’euros (entre le paiement des charges diverses, y compris sociales et le coût des travaux à réaliser).

Le procureur pointe le manque de sérieux des offres

Le plan de continuation proposé par le groupe Monplaisir serait donc jugé insuffisant par le procureur, pour qui il convient de confirmer la liquidation judiciaire prononcée en octobre par le tribunal mixte de commerce de Fort-de-France.

Ralf Monplaisir, président de Caraïbes Investissements, s’est pourtant montré rassurant, à l’issue de cette nouvelle audience.

C’est une audience de plus. Ça montre bien l'importance du dossier, mais une audience dans laquelle tout le monde a pu entendre que notre groupe, les Monplaisir soutiennent l'hôtel. Pas par des paroles, mais par des actes, c'est-à-dire par de l'argent et nous avons bien précisé que le groupe allait soutenir l'hôtel. Donc, notre intérêt, c'est que le personnel soit payé. C'est la première chose dont on s'est assuré et qu'ensuite, l'hôtel soit sécurisé pour recevoir des clients et même protéger les gens qui, aujourd'hui, vont dans l'hôtel. Tous les jours, il y a des gens qui vont dans l’hôtel, des employés de l'hôtel qui s’y rendent. Nous avons une dame qui assure de la coiffure où des étrangers arrivent tous les jours, il y a des gens divers qui viennent se faire coiffer ou se faire faire les ongles. Ce qui veut dire que ce sont des gens qui y entrent. La directrice de l'hôtel y loge. Pour nous, la priorité, c'est justement de payer les salariés, d’assurer la sécurité mais surtout de relancer l'hôtel le plus vite possible pour qu'au moins, les moyens financiers permettent de payer au minimum tous les à payer.

Les salariés gardent espoir

Pour le représentant du personnel, François Rosamond, secrétaire du CSE de l’hôtel La Batelière, l’affaire reste en stand-by après cette nouvelle audience.

On n'a pas grandement avancé, à part la SCOP qui a fait quelques petites propositions, mais des quatre dossiers, il n'y a pas grandes avancées. On attendait surtout l’avis du procureur qui nous intéressait mais ça n'a pas pu avancer non plus. Il trouve un manque de sérieux dans les quatre dossiers, donc il laisse à l'appréciation au tribunal. Les Monplaisir ont parlé d'un don de 400 000 euros, puis d’un prêt, il y avait un flou dessus. Le procureur a joué sur ça pour dire qu’il n’y avait pas de sérieux sur les quatre dossiers. Casbat reprend l’hôtel mais il n’y a pas de terrain, ils ont parlé d’un terrain libre, pour lequel ils ont un accord avec le groupe Fabre pour un parking. Or, il semblerait que dans le projet futur de la Martinique, il y a ce qu'on appelle le TCSP. Il doit y avoir une gare donc ça m’étonnerait qu’il y ait un parking à cet endroit-là

Malgré le flou et l’attente, les salariés gardent espoir.

Est-ce que ce sera une liquidation ? Une poursuite ou une période d’observation ? On ne peut pas vous dire. Le procureur reste sous sa faim. Nous aussi, on n'a pas vu de grandes évolutions. Dans tous les cas, on reste stoïques, on reste debouts. On garde l'espoir. Ce qui nous intéresse, c'est la sauvegarde des emplois et de notre travail

Frédéric Sivatte, le coordinateur de la SCOP, est convaincu que ce modèle innovant a toutes ses chances. D'autant, qu'assure-t-il, des fonds ont déjà levées. 

À ECOUTER Frédéric Sivatte, coordinateur de la SCOP

A l'audience, le procureur aurait également émis un avis réservé sur l'offre de reprise proposée par les sociétés Karukera et Casbat, qui avaient obtenu la reprise de l'hôtel le 18 octobre dernier.


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