Barrages : au François, deux catégories de « manifestants » s’opposent
La commune du François a particulièrement souffert du climat instauré par les différents barrages mis en place. En plus des arbres atteignant les 25 ans d’âges abattus au François, plusieurs commerces ont aussi été « visités » dans la nuit. Selon le maire interrogé ce lundi 28 octobre, deux catégories de « manifestants » cohabitent sur les barrages. Reportage.
L’accalmie n’aura duré que le temps d’un week-end sur le front des barrages érigés en marge de la lutte contre la vie chère. Une dizaine de palmiers qui jalonnaient l’entrée du bourg ont été abattus pour barrer la route. Ce matin au François, un véritable petit campement s'était installé au rond-point La Marcienne. Table, chaises, sonos et de quoi se restaurer sur place depuis vendredi.
Des commerces pillés
Mais à part le blocage du giratoire, des individus se sont introduits dans des commerces de la ville. Ils ont cassé le mur à l'arrière de la station Esso de la plaine en direction du Lamentin. John Pécome, le gérant de la station-service.
Nous avons un préjudice qui concerne essentiellement des cartouches de cigarettes, pratiquement l'intégralité, ainsi que quelques bouteilles d'alcool et du vol de numéraire, puisque nous avons perdu de l'argent, précisément le fonds de caisse de la station qui nous sert à fonctionner chaque jour. Je n'ai pas totalement chiffré, mais je pense que nous ne sommes pas très loin de 10 000 €. Étant donné notre situation géographique, nous sommes un commerce un petit peu vulnérable. Nous avions déjà pris beaucoup de mesures de protection du bâtiment lui-même. Maintenant, il se trouve que nous avons encore quelques points vulnérables que nous allons encore renforcer.
Deux catégories de personnes
D'autres magasins et services ont été cambriolés, comme ce spécialiste de la réparation et accessoire en smartphones, tablettes et consoles, et également le PMU de la rue Couturier. Ce lundi matin, il a fallu que le bourg du François soit de nouveau accessible. Samuel Tavernier, le maire de la ville.
Il a fallu l'intervention des forces de l'ordre pour déjà sécuriser les lieux. Et en deuxième temps, l'intervention des services techniques de la ville du François. Je remercie également d'autres entrepreneurs qui nous ont aidés, soutenus en nous passant du matériel, donc environ trois, quatre camions, deux pelles, des tronçonneuses et tout ça parce que les palmiers ont été abattus, pour la plupart d'entre eux.
Le chef d'édilité est allé à la rencontre de ces individus durant le week-end.
Je suis allé leur dire que leur barrage, s'ils veulent les faire, moi, je n'ai pas de problème sur ça, je ne peux pas les empêcher. Je leur ai dit que lorsque vous faites ça, respectez les Martiniquais, ne rackettez pas les gens, arrêtez les pillages, arrêtez les incendies, arrêtez les coupes de palmiers. Je n'ai pas été entendu sur ce coup-là.
Mais cet échange a permis au maire de réaliser que deux catégories de personnes cohabitaient sur les barrages.
Il y a eu un incendie d'une voiture à 21h30 au François. Je me suis déplacé avec monsieur Clavaux, mon élu, et arrivé sur les lieux, j'ai rencontré un groupe. Je leur ai dit que ce n'était pas possible de faire ça. Vous incendiez un véhicule aux abords d'une habitation. Et là, ils m'ont répondu : Monsieur le maire, ce n'est pas nous. Nous, on est contre ça et on ne comprend pas comment les gars ont pu faire ça. Donc, j'ai bien compris qu'il y avait deux catégories qui cohabitaient dans les barrages et une partie consciente et une partie, effectivement, de bandits. Et c'est cette partie-là, effectivement, qui est peu maîtrisable et qui crée de gros dégâts.
Le maire a précisé qu'il y aura une vigilance particulière aux abords du rond-point La Martienne ce soir.