Crise sociale en Martinique, les restaurateurs accusent le coup
En Martinique, la mobilisation contre la vie chère a des répercussions sur l’activité économique. Les restaurants, qui ont vu leur fréquentation chuter, doivent faire face à une baisse très conséquente de leur chiffre d’affaires.
Les restaurateurs continuent à subir de plein fouet les conséquences de cette crise sociale.
Depuis le début de la mobilisation contre la vie chère le 1er septembre dernier et plus encore depuis le 9 octobre dernier, lorsque la situation s’est encore dégradée, ces professionnels accusent le coup.
Barrages, couvre-feu…
Entre la multiplication des barrages, les affrontements, les incendies volontaires et la prolongation du couvre-feu, l’activité économique des restaurants est mise à mal.
C’est le cas, notamment, pour le restaurant Le Miza, à Fort-de-France, qui vit une situation complexe et risquerait même de mettre la clé sous la porte un an après son ouverture en octobre 2023, comme l’explique son fondateur, Christophe Priam.
Sur le mois de septembre, on a perdu 40 % de notre chiffre d'affaires et sur le mois d'octobre, on est à 80 % de notre chiffre d'affaires perdu. Aujourd'hui, on est sur un établissement qui n'est clairement plus rentable, en tout cas, sur les deux derniers mois. Et pour un restaurant qui vient d'ouvrir, les impacts sont assez catastrophiques. Si la situation perdure pendant un ou deux mois, c'est une entreprise qui, potentiellement, peut fermer. Aujourd'hui, on a 16 employés, donc 16 familles qui, potentiellement, se retrouveront dans une insécurité financière.
La société cherche des alternatives. Christophe Priam en a dit plus au micro de Mélissa Grutus.
Pour l'instant, on a deux restaurants au sein du même lieu. On a évidemment notre restaurant gastronomique qui est malheureusement très peu flexible. Par contre, dans l'autre établissement, qui est une cantine, on est sur une restauration du midi. C'est une restauration qui est moins impactée, mais c'est également un concept qui peut nous permettre d'être un peu plus flexible.
A la recherche d'aides
Un peu plus loin, à la marina de l’Etang Zabricot, à Fort-de-France, le restaurant Baywatch, spécialiste du fast-food amélioré aux saveurs locales, est confronté à la même situation.
Bien que l’établissement affirme comprendre la cause du mouvement, l’impact sur sa fréquentation et sa logistique de plus en plus important, note Katia Dormeau, responsable associée du restaurant qui perd chaque semaine la moitié de son chiffre d’affaires habituel.
On a subi le couvre-feu de 21 heures. Le peu de clients qui y venaient, venaient suffisamment tôt, mais mangeaient rapidement. Sinon, beaucoup de clients, au début, nous appelaient pour annuler leur réservation. Aussi, nous avons une répercussion au niveau des employés, qui habitent Le Carbet, Morne-Vert qui ne peuvent pas venir travailler, surtout depuis le mois d’octobre.
Malgré l'extension du couvre-feu de minuit à 5 heures du matin, ces établissements continuent d'accuser le coup de cette crise sociale. Beaucoup s'interrogent sur le versement des salaires du mois de leurs salariés. Ils essayent de trouver des aides afin d'indemniser les employés ne pouvant pas faire leurs 35 heures par semaine, mais aussi de payer leurs charges fixes.