Cyclisme en Guadeloupe : Frédéric Théobald, président autant adulé que décrié, sera-t-il réélu ?
Frédéric Théobald et Kévin Hira se disputent ce samedi (5 octobre) la présidence du comité régional de Cyclisme des îles de Guadeloupe, lors de l’assemblée générale élective, organisée à partir de 9h au vélodrome de Gourdeliane à Baie-Mahault.
À la veille des élections au Comité Régional de Cyclisme des îles de Guadeloupe prévues ce samedi 5 octobre, une question se pose face aux différentes réactions dans le monde de la petite reine.
Pourquoi le président sortant Frédéric Théobald est-il si controversé ? Adulé par certains, l’ancien coureur cycliste est aussi fortement décrié par d’autres.
Une opposition qui dénonce une absence de dialogue
Au fil de sa mandature et demi, ses prises d'opposition et ses choix ont ainsi renforcé l'opposition qui avait déjà pris forme, dès sa candidature à la suite du décès de feu Clotaire Boecasse, l’ancien président.
Ces griefs se sont cristallisés autour d'anciens collègues du Peloton, jugeant que son passé de cycliste ne lui permettait pas de faire valoir des valeurs lui conférant la posture d'un président. D'autres, sous le poids des orientations prises, tant pour le blocage des coureurs d'origine sud-américaine sans consultation que pour la dissolution du groupe des « playboys » ou encore pour sa volonté d'appliquer les nouvelles dispositions de la Fédération Française de Cyclisme sans prise en compte des spécificités et des difficultés du terrain, ont jugé et réfuté ses pratiques.
Il lui est surtout reproché des postures claniques, son peu d’entrain au dialogue et l'absence d'espace d'échanges particulièrement avec les présidents de club. C’est principalement de là qu’est née la critique d'une gestion peu participative, pas favorable à l'émancipation et à la progression du cyclisme local.
Pour certains, la gestion de Frédéric Théobald s’apparente à du spectacle sans réelle volonté de co-construire, et sans prendre en compte les difficultés d’un peloton en diminution et des clubs de plus en plus fragiles.
Des soutiens qui louent ses résultats
Mais, face à une adversité bien marquée, le président du Comité, candidat à sa propre succession, jouit aussi de forts soutiens. Ces derniers plébiscitent l’action menée par cette gouvernance. Et se félicitent d’avoir un Président qui propose désormais un management vertical au pilotage de son projet de politique sportive pour le cyclisme Guadeloupéen.
Pour réussir, Frédéric Théobald a fait le choix de s'opposer à des pratiques établies. C'est le cas par exemple des attestations d'appartenance pour les Andains, la réforme des licences mises en place ainsi que la volonté d'appliquer chez les plus jeunes les braquets libres comme stipulé par la FFC, avec comme unique volonté la progression du cyclisme local.
Pour lui, le besoin était pressant. À tel point qu'en pleine pandémie, il décide avec courage de maintenir l'organisation du Tour en raison de contraintes financières.
Mais c'est surtout dans sa dimension de « showman », en faisant du Tour UCI 2.2 de Guadeloupe, un spectacle grandeur nature, promotionnant ainsi le territoire que le président Théobald a gagné ses galons de chef de file chez ses admirateurs. Théobald est donc apprécié pour son audace et sa détermination.
Même si son style ne plait pas à tout le monde, le président, contre la critique, a su imposer son style et sa méthode avec des résultats bien réels.
ET AUSSI
Kévin Hira, adversaire déclaré à la présidence
Frédéric Théobald devrait avoir comme adversaire Kévin Hira, l'ancien président du KAPDL. Le Saint-Franciscain l'a annoncé officiellement sur RCI, dans notre émission, « Au Carrefour du Sport », dimanche dernier (29 septembre).
En tout, ils seront 43 candidats en lice, dont 29 pour le collège général, le collège le plus convoité entre anciens coureurs, dirigeants de clubs, commissaires ou encore entraineurs.
Les dirigeants de clubs auront à choisir 12 candidats.
Et, dans les autres collèges, le loisirs par exemple, Franck Quinol devrait être élu puisque c'est le seul candidat inscrit. Il en est de même dans le collège BMX pour Véronique Vatran.
En revanche, dans toutes les autres sections, il y aura des choix à faire. Au VTT, à la Commission Féminine, quatre femmes sont présentes pour deux postes.
Ce serait également le cas pour le collège des commissaires. Quatre candidats sont sur la ligne de départ pour un poste.
Et enfin, il y aura un duel au couteau dans le collège technique entre Frédéric Théobald et Boris Carène. Après deux démêlées judiciaires durant les deux dernières éditions du Tour de Guadeloupe gagnés par Boris Carène, le troisième acte se déroulera dans l’isoloir. Et ce sont les présidents de club qui auront le dernier mot.