[VIDEO] Barrage de Morne Pitault au Lamentin : « des difficultés, mais c'est pour la bonne cause »
De nombreux barrages ont encore été érigés la nuit derrière (18 au 19 septembre) dans plusieurs secteurs de l’île. Parmi les points sensibles de la nuit : le quartier Morne Pitault au Lamentin. Ce matin, le blocage mis en place par les manifestants gênait toujours la population. Reportage.
Sainte-Thérèse, Route des Religieuses à Fort-de-France, Jambette ou encore Pelletier au Lamentin. Dans ces quartiers hier soir, palettes, tôles, pneus ou voitures parfois enflammés ont été installés, malgré le couvre-feu instauré de 21h à 5h du matin dans une zone délimitée de Fort-de-France.
Ce matin, du côté du Morne Pitault, des barrages obstruaient les voies.
Conséquence : la circulation est difficile que ce soit pour aller du côté de Trinité/ Robert ou encore pour se rendre vers le François. Une situation qui agace certains riverains à l’image de Paul.
Pour moi, c'est vraiment dégueulasse. Les jeunes qui ont fait ça, ils n'ont rien compris. Ils n'ont pas compris ce qui se passe. On est en train de se battre pour quelque chose, ils sont en train de faire quelque chose qui n'a rien à voir avec la vie chère. C'est dégueulasse. Si tu vois, si quelqu'un se blesse là, quelqu'un rentre dans ça le soir, on ne sait jamais, quelque chose peut arriver. Tu vois, après l'entrée de Roches Carrées, les tôles, des trucs qui sont là. Si une moto vient pendant la nuit, il ne sait pas qu'il y a ça là, il va vite être blessé. Le passage est très difficile. Il faut prendre des précautions pour ne pas crever la roue de ta voiture, ne pas l’écorcher, ne pas blesser quelqu'un…
« L'objectif, c'est de sensibiliser »
Sur place, l’un des initiateurs du barrage ne conteste pas les difficultés pour les automobilistes et les riverains. Mais, pour lui, ce mode d’action, qui entraîne certes des perturbations, vise à sensibiliser la population au mouvement contre la vie chère.
Le barrage, nous le faisons, c'est pour soutenir déjà, pour la bonne cause qui est la vie chère, mais il n'y a pas que ça non plus. On est dans le même mouvement avec « le R » puisque la vie est chère, donc on ne peut rien faire contre ça. Nous faisons un blocage mais il est quand même assez ouvert. Ce n'est pas un blocage fermé où personne ne passe. On donne des petites difficultés aux gens, mais c'est pour qu'ils prennent conscience aussi. On ne veut pas non plus les empêcher d'aller travailler, ce n'est pas notre objectif. L'objectif, premier, quand ils arrivent, c'est un peu de les sensibiliser, parce que je trouve que c'est trop facile de rester derrière son portable, de pianoter et de donner le plus souvent des solutions alors que ces gens-là ne viennent jamais sur les barrages. Il n'y a pas de guerre sans mort. Donc, automatiquement, il peut y avoir du grabuge ou bien des gens qui se sentent un peu malmenés par rapport à tout ça. Je comprends mais je ne vais pas dire qu'on va s'excuser puisqu'on le fait pour la bonne cause.