Rentrée scolaire : plusieurs sujets préoccupent les syndicats dans les collèges et lycées
Les syndicats enseignants dressent un premier bilan de la rentrée, une semaine après la reprise des cours.
Hier matin (mardi 10 septembre), le SNES-FSU, syndicat majoritaire dans le secondaire, tenait sa traditionnelle conférence de presse de rentrée.
Parmi les sujets de préoccupation : la mise en place des groupes de besoin au collège. Censée permettre un meilleur accompagnement des élèves au sein d’une même classe en fonction de leur niveau, la mesure doit être mise en œuvre cette année dans tous les collèges de France.
Des groupes de besoin qui interrogent
En Martinique, les groupes devraient être constitués d’ici fin octobre début novembre en fonction des établissements.
Le SNES FSU est vent debout contre cette nouveauté : pour le syndicat, ces groupes de niveau vont au contraire creuser les inégalités entre élèves et stigmatiser les plus faibles.
Gilles Gaudion, le secrétaire académique adjoint du SNES FSU, s’en explique.
On estime que c'est une manière de trier les élèves. Ces groupes de niveau, ils peuvent très bien profiter aux élèves qui sont déjà bons et favorisés, mais ils risquent de laisser à la rue les élèves qui sont déjà faibles. À priori, ils risquent même d'être montrés du doigt, de se sentir mal dans ces classes-là. Pour l'instant, ça se met en place doucement parce que c'est compliqué. Ça risque de mettre beaucoup de difficultés dans les emplois du temps. En début d'année, la plupart des collèges sont, pour l’instant, en classe entière, mais à partir du mois d'octobre, novembre, ils vont tous commencer à diviser les classes en groupes. Et là, les vrais problèmes vont commencer. On a vraiment peur que les élèves faibles se retrouvent entre eux. Ça va vraiment poser des problèmes de confiance en soi. Toutes les recherches montrent que si on perdure dans ce système-là, ces élèves-là ne vont pas du tout en profiter.
La question des bâtiments
Un autre sujet inquiète aussi le syndicat enseignant : l’état du bâti des collèges et lycées.
La CTM a annoncé 350 chantiers et 40 millions d’euros de travaux dans les établissements scolaires de l’île mais, pour le secrétaire académique adjoint, les résultats se font attendre.
Je suis, par exemple, enseignant d'histoire géographie au lycée Frantz Fanon à Trinité. Ça fait des années qu'on nous explique qu'on va renforcer les bâtiments d'un point de vue de la prévention anti-sismique. Et, chaque année, on nous dit : « Vous allez être obligés de déménager parce qu’on va faire ça. Finalement, chaque année, on reste en place parce que rien n’est fait. On a été obligé de faire déplacer les élèves de l'internat, devenu quasi insalubre. On attend toujours que la CTM fasse les travaux. Ce sont des choses comme ça. Nous sommes parfaitement conscients qu'il y a tellement de travail à faire sur tous les établissements de la Martinique que c'est compliqué de tout faire en même temps. Mais il faudrait au moins faire un planning et puis qu'on sache quand ça commencera et quand ce sera fini pour les différents établissements de l’île. Pour l'instant, ce n'est pas possible.