L'après Béryl à Sainte-Luce : « jamais vu ça en 25 ans ! »
À Sainte-Luce, le bourg et le front de mer ont été envahis toute la journée et dans la nuit par du sable et divers déchets. Reportage, sur place, au lendemain de la forte houle générée par l'ouragan Béryl.
Sable, coquillages, branches et déchets en tous genres recouvrent la rue piétonne du front de mer de Sainte-Luce. Pour les restaurateurs, c'est la douche froide ce mardi matin.
Dominique, du restaurant La Ptite Kaye, exprime son désarroi.
Ce matin, c'est la désolation. Le deck est carrément parti. La cuisine est éventrée, inutilisable. Donc, on va fermer cet espace, on ne pourra plus l'utiliser. Et là, maintenant, vous voyez que tu as dans lequel se trouve le site. Tout le site est à refaire.
Un peu plus loin, toujours sur le front de mer, le cabinet du kinésithérapeute est totalement inaccessible, mais François Mittard est déjà au travail pour tenter de tout remettre en place au plus vite.
Il y a un mètre de sable partout, le cabinet est plein d'eau. Il faut pelleter, pelleter et repelleter. J'ai passé toute l'après-midi à voir les vagues casser sur le bord de mer, à tout arracher. Ça fait 30 ans que je suis là, je n'ai jamais vu ça comme ça. Même quand Dean est passé, c'était beaucoup moins important.
Une solidarité qui s'organise
Face à l'ampleur des dégâts, la solidarité s'organise aussi. Estelle, Lucéenne, est venue spontanément donner un coup de main.
J'ai eu l'occasion hier de donner un coup de main à un sexagénaire parce que sa maison était inondée. J'ai fait le va-et-vient chez lui pendant la nuit. Et puis là, je vais essayer de voir qui je peux aider. Je passe pour voir s'ils ont besoin d'aide, je suis là. Surtout aujourd'hui, il faut être solidaire.
Sur le terrain également, les équipes de la municipalité qui s'activent depuis très tôt ce matin. Bruno Vieillet, directeur des services techniques de la ville, explique que tout le monde a été mobilisé.
Nous avons mis en place tous les personnels des services techniques et de la brigade. On a trois engins de la ville et on aura aussi deux engins d'une entreprise privée qui vont nous aider à déblayer un petit peu tout ça. On a dispatché le fond de mer en quatre zones sensibles. Il y a une zone où on a enlevé tous les déchets. On a un gros volume, j'estime ça à peu près à 300 mètres cubes de sable à évacuer. Ça fait 25 ans que je suis ici, je n'ai jamais vu ça
Selon lui, un retour à la normale n'est pas espéré avant au moins une semaine sur le front de mer de Sainte-Luce.