Le grand flou autour du permis à 1 euro
Par Karl LORAND
08/11/2016 - 12:53
• Mis à jour le 18/06/2019 - 15:18
Martinique
Le permis à 1 euro est-il un mythe ? En tout cas en Martinique, il semble compliqué d'obtenir des informations sur les modalités d'accès à cette procédure. Aucun des interlocuteurs rencontrés durant notre enquête n'a pu nous dire avec précision vers qui se tourner pour finaliser un dossier. En effet une inconnue majeure persiste : quel organisme assure la mise en oeuvre de la garantie de l'Etat ?
Depuis 2005 le dispositif du permis à 1 euro par jour facilite l'accès au
permis de conduire des jeunes de 15 à 25 ans dont le coût peut représenter
un frein et un obstacle fort à l'obtention d'un emploi.
En Martinique, l'opération était un temps passer à la trappe auprès des jeunes. À Rivière-Salée ce dispositif a été relancé depuis deux ans par la Mission local du sud. Beaucoup de candidats se rapprochent de l'auto-école Fatima située à Desmarinières. Mais voilà le constat est édifiant. "Sur les trois derniers mois, un seul dossier a été réalisé sur à peu près une vingtaine de contrats. La plupart des banques mettent des conditions assez draconiennes. Certaines banques refusent de financer le permis pour les mineurs. Si le jeune ne présente pas suffisamment de garanties, on ne lui accorde pas le prêt", explique Denis Valdor exploitant de la structure.
Quatre banques concernées
La mission locale du sud se veut tout de même rassurante sur les modalités de financement. Elle a mis en place un partenariat avec la Bred comme banque référente, le crédit agricole, le crédit mutuel et la banque postale. "Tous les parents ne peuvent forcément être garants d'un prêt à 1200 euros. À minima la convention que nous avons mis en place avec la Bred Antilles-Guyane permet aux jeunes qui n'ont pas de garants mais qui ont la capacité à rembourser les 1200 de voir leurs dossiers acceptés. D'autres banques sont dans le dispositif, tout dépend de la situation financière du jeune. À ce moment là c'est le conseiller financier qui peut répondre ou pas à la demande du jeune", assure Jocelyn Girié Dufournier, chargé de mission à la MLS.
Pas de garants, pas de permis
Les candidats n'ont pas la même vision de la réaction des banques. "Je suis allée à ma banque, La Banque Postale de Rivière-Salée, pour m'inscrire. On m'a dit qu'il me faut une personne comme garantie. J'ai emmené ma soeur mais on m'a dit qu'il fallait que ce soit ma mère ou mon père mais comme ma maman ne travaille pas j'ai abandonné le dossier", raconte Valérie, 19ans.
L'interlocuteur fantôme
Pourtant légalement le jeune peut bénéficier d'une aide de l'Etat qui doit d'ailleurs prendre en charge les intérêts du prêt tout comme le cautionnement dans le cas où il n'a pas de garant. Sur ce dernier point les choses bloquent comme on le reconnait à la DEAL. "Un dispositif particulier de cautionnement a été prévu. Il vient en substitution d'un parent qui ne peut pas se porter caution. C'est un sujet qui doit faire l'objet d'approfondissements en lien avec les établissements bancaires", indique Cyrille Liroy responsable du transport à la DEAL.
Malgré toutes nos recherches, il a été impossible de trouver la structure qui doit se porter caution au nom de l'Etat... Aujourd'hui les auto-écoles du sud partenaires envisagent de ne pas renouveler leur participation dans ces conditions.
Enquête : Pegguy Saint-Ville
Edition : Karl Lorand
En Martinique, l'opération était un temps passer à la trappe auprès des jeunes. À Rivière-Salée ce dispositif a été relancé depuis deux ans par la Mission local du sud. Beaucoup de candidats se rapprochent de l'auto-école Fatima située à Desmarinières. Mais voilà le constat est édifiant. "Sur les trois derniers mois, un seul dossier a été réalisé sur à peu près une vingtaine de contrats. La plupart des banques mettent des conditions assez draconiennes. Certaines banques refusent de financer le permis pour les mineurs. Si le jeune ne présente pas suffisamment de garanties, on ne lui accorde pas le prêt", explique Denis Valdor exploitant de la structure.
Quatre banques concernées
La mission locale du sud se veut tout de même rassurante sur les modalités de financement. Elle a mis en place un partenariat avec la Bred comme banque référente, le crédit agricole, le crédit mutuel et la banque postale. "Tous les parents ne peuvent forcément être garants d'un prêt à 1200 euros. À minima la convention que nous avons mis en place avec la Bred Antilles-Guyane permet aux jeunes qui n'ont pas de garants mais qui ont la capacité à rembourser les 1200 de voir leurs dossiers acceptés. D'autres banques sont dans le dispositif, tout dépend de la situation financière du jeune. À ce moment là c'est le conseiller financier qui peut répondre ou pas à la demande du jeune", assure Jocelyn Girié Dufournier, chargé de mission à la MLS.
Pas de garants, pas de permis
Les candidats n'ont pas la même vision de la réaction des banques. "Je suis allée à ma banque, La Banque Postale de Rivière-Salée, pour m'inscrire. On m'a dit qu'il me faut une personne comme garantie. J'ai emmené ma soeur mais on m'a dit qu'il fallait que ce soit ma mère ou mon père mais comme ma maman ne travaille pas j'ai abandonné le dossier", raconte Valérie, 19ans.
L'interlocuteur fantôme
Pourtant légalement le jeune peut bénéficier d'une aide de l'Etat qui doit d'ailleurs prendre en charge les intérêts du prêt tout comme le cautionnement dans le cas où il n'a pas de garant. Sur ce dernier point les choses bloquent comme on le reconnait à la DEAL. "Un dispositif particulier de cautionnement a été prévu. Il vient en substitution d'un parent qui ne peut pas se porter caution. C'est un sujet qui doit faire l'objet d'approfondissements en lien avec les établissements bancaires", indique Cyrille Liroy responsable du transport à la DEAL.
Malgré toutes nos recherches, il a été impossible de trouver la structure qui doit se porter caution au nom de l'Etat... Aujourd'hui les auto-écoles du sud partenaires envisagent de ne pas renouveler leur participation dans ces conditions.
Enquête : Pegguy Saint-Ville
Edition : Karl Lorand