Le maire de Capesterre-Belle-Eau réunit en urgence son CLSPD
La municipalité entend agir contre la délinquance avec l'aide des forces de l'ordre et de la justice. Plusieurs propositions ont été formulées.
"Il faut réagir !". C'est le mot d'ordre à Capesterre Belle-Eau. La municipalité a réuni en urgence cet après-midi son Comité Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance.
Le CLSPD réunit les forces de sécurité (gendarmerie, police nationale et municipale et forces vives communale). En 10 jours, deux victimes de violences sont à déplorer sur le territoire.
Aussi, la municipalité a fait 7 propositions.
Jean-Philippe Courtois, le maire de Capesterre Belle-Eau, les détaille :
Déjà, la première, c'est que nous puissions avoir des arrêtés pour limiter la vente et la consommation d'alcool passées 21 heures sur le territoire, que nous puissions aussi mettre en place avec les forces de l'ordre une opération place nette pour pouvoir regagner du terrain, faire peur à celles et ceux qui font des méfaits, à ces délinquants sur le territoire et pouvoir retrouver ce sentiment de quiétude. Et de l'autre, que nous puissions agir aussi avec les services de l'État pour faire de Capesterre-Belle-Eau un territoire expérimental pour que nous puissions être dotés de contrats aidés spécifiques, pour pouvoir accompagner nos centres sociaux et espaces de vie qui sont en contact avec des publics difficiles et surtout porter une réponse à la jeunesse Guadeloupéenne, mais aussi à la famille Guadeloupéenne
Coordination des forces de sécurité
Des propositions entendues par le Secrétaire Général de la Préfecture de Guadeloupe, Maurice Tubul.
On ne pouvait pas rester insensible à ce drame et à ces drames qui se sont passés il y a quelques jours. L'objectif du CLSPD, c'est de coordonner l'ensemble des moyens qui peuvent être mobilisés pour prévenir d'abord, lutter ensuite contre cette délinquance qui continue à bas bruit. Avant, c'était un bas bruit qui était interrompu, là, ça fait plusieurs mois d'ailleurs. On aperçoit bien que ce n'est pas totalement l'habitude qu'il y avait dans ces territoires ruraux, que l'on pouvait avoir sur la Basse-Terre. Par conséquent, le travail qui est à mener, bien évidemment, c'est un travail de lutte contre cette délinquance. C'est le travail qui est mené déjà dans le cadre des actions coordonnées de la police nationale, de la gendarmerie nationale, en lien bien évidemment avec la police municipale. C'est un continuum de sécurité essentiel pour garantir l'efficacité de ces actions. C'est aussi, bien évidemment, tout le travail de prévention. C'est d'abord commencer à faire en sorte que nos jeunes soient orientés vers des activités pour éviter qu'ils ne soient oisifs.
Prévention et éducation à la justice
Le Procureur Général de la République de Basse-Terre a assisté à la réunion en qualité d’observateur. Xavier Sicot a toutefois formulé une proposition : inviter des jeunes collégiens à assister à des audiences au tribunal pour prendre conscience des dangers qui peuvent les guetter.
On connaît beaucoup de faits de violences avec armes et d'armes à feu, pas simplement les armes blanches. Il faut effectivement qu'on puisse éduquer mieux les jeunes. Et l'éducation, elle passe aussi peut-être par l'aspect comprenant pourquoi c'est sanctionné. Parce que quand on tire sur quelqu'un à l'aveugle et qu'on risque de le toucher mortellement ou de le blesser gravement avec une paralysie, par exemple, derrière, il y a le jeune qui a qui a une vie brisée, mais celui qui sera identifié, qui sera l'auteur de ces faits, va partir avec un gros handicap dans sa vie. Donc, effectivement, il faut que les jeunes comprennent qu'un acte posé de cette nature, il n'est pas sans conséquence. Et effectivement, quand on va à l'audience, on répond fermement sur l'effet d'usage d'armes à feu et du fait de détention d'armes à feu, que quelqu'un qui décide de détenir une arme à feu, il a fait un mauvais choix. Et il faut effectivement qu'on fasse comprendre à ces jeunes que ce n'est pas le bon chemin
Xavier Sicot évoque aussi le rôle des familles
Après, il y a aussi aller chercher les familles qui ont des responsabilités. On a le Conseil des droits et des familles qui devrait être peut-être redynamisé, mais derrière, ils ont aussi des responsabilités vis-à-vis de leur enfant. Il ne faut pas les laisser dehors sur des heures indu. Il faut savoir où ils se trouvent chaque fois où ils vont sortir, avec qui ils vont sortir, la question des fréquentations. Tout ça, c'est le rôle des parents