Égalité hommes – femmes : les chiffres clés de Guadeloupe
Résultat d’un partenariat entre l’Insee et le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, l’Insee publie à l’occasion du 8 mars un Dossier « Égalité femmes-hommes : chiffres-clés de la région et des départements ».
À l'occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, l'Insee publie, dans chaque région, les chiffres-clés concernant l'égalité hommes-femmes, selon 5 thématiques.
1 / Démographie : 54,1% de femmes
En 2020, sur 383 559 habitants, 54,1 % sont des femmes. Elles représentent 49,7 % des moins de 30 ans (49,2 % France entière). L'espérance de vie à la naissance des femmes est plus élevée que celle des hommes (83,2 ans contre 77,0 ans en 2020).
Les femmes sont surreprésentées dans la population âgée : 59,9 % des seniors de 75 ans ou plus sont des femmes (61,2 % France entière).
La monoparentalité concerne essentiellement les femmes. En 2020, 33,1 % des femmes de 25 à 34 ans et 37 % de celles âgées de 35 à 49 ans vivent sans conjoint et avec un ou plusieurs de leurs enfants, contre seulement 1,9 % et 4,8 % des hommes. Entre 25 et 34 ans, les femmes sont plus souvent en couple avec enfants que les hommes (respectivement 22,6 % contre 17,0 %).
L’âge moyen des mères à l’accouchement augmente (30,3 ans en 2020 contre 29,0 ans en 2000). Cette hausse se retrouve au niveau national (respectivement 30,8 ans et 29,3). En 2020, l’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 227 enfants pour 100 femmes contre 182 France entière. Les femmes âgées de 25 à 34 ans demeurent les plus fécondes.
2 / Enseignement-éducation : plus diplômées dans le supérieur
À la rentrée 2020, les filles sont plus nombreuses à s’orienter en classe de terminale générale (59,9 %) ou technologique (54,8 %) quand les garçons prédominent en terminale professionnelle (61,3 %). Certaines spécialités sont très genrées. Dans la filière générale, par exemple, les filles sont majoritaires dans les sciences humaines (littérature, philosophie, langues, cultures étrangères et régionales, histoire-géographie, sciences politiques), les spécialités artistiques, les sciences de la vie et de la Terre et la physique.
À l’inverse, elles s’orientent moins souvent que les garçons vers les mathématiques et les sciences du numérique et de l’ingénieur. En terminale technologique, neuf élèves sur dix dans la série sanitaire et sociale sont des filles. En lycée professionnel, elles se retrouvent plus fréquemment dans les spécialités relatives au bien-être et au soin, à l’habillement, et aux services à la personne.
En 2020, la part des femmes diplômées du supérieur est plus élevée que celle des hommes. L’écart est plus marqué entre 25 et 34 ans où 42,3 % des femmes sont diplômées du supérieur pour 30,1 % des hommes (53,5 % et 43,3 % au niveau national). Inversement, la part des hommes peu ou pas diplômés (23,6 %) dépasse celle des femmes (17,1 %).
Parmi les personnes ayant un faible niveau de formation, les femmes sont moins souvent en emploi que les hommes : 18,6 % des femmes âgées de 25 à 34 ans ayant au mieux un brevet des collèges déclarent occuper un emploi au recensement de la population contre 32,6 % des hommes du même âge (respectivement 38,1 % et 59,6 % France entière). Cet écart en défaveur de la femme atteint 16 points chez les 35-49 ans.
3 / Conditions de vie : davantage en couple
Les jeunes femmes quittent le domicile parental plus tôt que les hommes.
En 2020, 65,7 % des femmes âgées de 20 à 24 ans résident chez leurs parents contre 79,4 % des hommes du même âge (respectivement 42,5 % et 54,0 % France entière). La vie en couple est plus fréquente pour les jeunes femmes que pour les jeunes hommes. Entre 25 et 29 ans, 48,4 % des femmes déclarent au recensement vivre en couple alors que seuls 20,0 % des hommes sont dans ce cas (respectivement 61,7 % et 43,5 % France entière).
La part des jeunes femmes de 25 à 49 ans qui vivent seules est nettement inférieure à celle des hommes. Après 65 ans, la situation s’inverse, les hommes étant moins touchés par le veuvage. Les femmes vivent d’autant plus souvent seules qu’elles sont plus âgées.
37,1 % des femmes de 65 à 74 ans sont seules dans leur logement. Cette part atteint 50,8 % pour les 85-94 ans. L’hébergement en institution intervient plus tôt chez les hommes de 75 à 84 ans. Toutefois, les femmes y sont plus nombreuses à partir de 95 ans.
Les femmes sont moins nombreuses à participer à la vie associative sportive : en 2022, seules 33,1 % des licenciés dans les fédérations sportives sont des femmes.
En matière de représentation politique, même si la distribution des sièges est proche de la parité dans les conseils municipaux, les femmes ne représentent que 21,9 % des maires.
4 / Travail : moins souvent en emploi
Bien que plus diplômées, les femmes en Guadeloupe sont moins souvent en emploi que leurs homologues masculins au sens du recensement (49,6 % contre 52,9 %). Cet écart en défaveur des femmes s’accentue au fil des âges et atteint 6 points chez les 50-64 ans. L’absence de diplôme apparaît également plus pénalisante pour les femmes.
Chez les 25-64 ans non diplômés de la région, seules 33,3 % des femmes sont en emploi contre 43,3 % des hommes. Les femmes sont également plus exposées au chômage au sens du BIT (19,7 % contre 17,4 %). Malgré un taux d’activité proche de celui des hommes (70,3 % contre 71,1%), les femmes travaillent davantage à temps partiel lorsqu’elles sont actives (11,0 % contre 6,2 %). Les femmes sont encore plus désavantagées sur le plan professionnel quand elles sont mères.
Celles-ci sont plus souvent au chômage et inactives que les pères , quel que soit le nombre d’enfants. Ce sont aussi elles qui réduisent leur activité professionnelle. Lorsqu’elles ont la charge de trois enfants, seules 30,1 % d’entre elles occupent un emploi à temps complet (71,7 % chez les pères de trois enfants) contre 52,3 % des femmes sans enfants.
5 / Salaires : toujours moins bien payées
Les femmes disposent d’un niveau de rémunération plus faible. En 2021, à temps de travail équivalent, le salaire annuel net des femmes est inférieur de 8,1 % à celui des hommes. Les écarts les plus marqués s’observent chez les ouvriers (-16,1 %) et les cadres (-15,4 %). En outre, la répartition des catégories socioprofessionnelle demeure genrée.
Tandis que les femmes exercent plus fréquemment comme employées (55,5 % des salariées), les hommes sont plus souvent ouvriers (44,4 %) ou cadres (13,4 %). Les femmes en Guadeloupe sont ainsi nombreuses à exercer comme agents d’entretien, employées de la fonction publique (cat. C) et enseignantes, quand les hommes sont conducteurs de véhicules et ouvriers qualifiés du second œuvre du bâtiment.
√ L'étude complète à retrouver ici.