Au collège des Trois-Îlets, la communauté scolaire se plaint des agissements d'un groupe d'enseignants
Les perturbateurs seraient, une fois n'est pas coutume, des enseignants. Un groupe de professeurs est accusé par des élèves, des agents et d'autres enseignants de tenir des propos malveillants et racistes.
Le collège Suzanne Roussi-Césaire de la commune des Trois-Îlets, est fermé depuis hier. L'établissement est bloqué par des agents de la CTM pour dénoncer les dysfonctionnements de l’établissement, selon eux, notamment des propos et actes discriminants, voire racistes de la part d’un groupe d’enseignants.
Une délégation d’élèves a été reçue ce matin dans l’établissement par des représentants du rectorat. Les entretiens ont continué à 13 heures avec les représentants de syndicats et plus tard dans la journée, avec les parents d’élèves.
Un rapport qui date de juin 2023 faisait déjà état de la situation dans l’établissement. Katia François Maïkoouva représentante des parents d’élèves élus du collège, souligne la nature sensible de la crise en cours.
Les élèves ont pu dire lors de ces échanges avec la médiatrice qu'ils avaient le sentiment de vivre des situations de discrimination. Et dans ce rapport là, il est dit clairement où sont ces zones de discrimination et du coup, elles ont été relayées aux autorités compétentes. Le sujet est très sensible. Nous, notre première position, c'était véritablement d'instaurer une cellule de bienveillance de la communauté scolaire. On essaye de comprendre à quel niveau est ce problème... Est-ce qu'il y a vraiment racisme ? Comment ça s'exprime ? Plutôt que de tout de suite jeter un peu dans ce terme là, ce qu'on déplore
La représentante des parents d'élèves pointe par ailleurs du doigt l'inertie de l'administration :
Monsieur Pinto se met devant le collège et parle véritablement d'actes de racisme et du coup secoue le cocotier. Le surlendemain, on voit la délégation du rectorat. Est-ce à dire que le mépris, parce qu'il s'agit d'un mépris institutionnel, qu'il faille justement qu'il y ait ça, qu'il y ait des journalistes pour que le rectorat se dise : "on ne peut pas rester dans notre tour d'ivoire"
Les syndicats, parents d’élèves et agents ont interpellé directement la Rectrice et demandent de ne pas seulement présenter un problème déjà connu mais faire des propositions concrètes.
Eugénie Liber, secrétaire générale de FO CTM, estime que toute la communauté scolaire souffre de cette situation.
Il s'agit de trouver une solution entre le rectorat et la CTM et le personnel de direction sur un certain nombre d'agissements dans l'établissement de la part de certains professeurs depuis l'année dernière. Nous avions déposé un préavis de grève en septembre dernier. Nous espérions que la CTM et le rectorat prendraient les décisions pour que ça cesse. Apparemment, les agressions continuent et surtout, ce qui est insupportable pour notre personnel en tout cas, ce sont les propos injurieux de certains enseignants à l'égard de ces personnels et parfois à caractère raciste d'après ce qu'ils nous disent. Sont concernés par l'affaire aussi bien les élèves parce qu'ils en pâtissent. Ils sont quand même témoins d'un certain nombre d'agressions et de propos malveillants. Ce sont les enseignants qui sont directement concernés également, puisque tous, ils ne sont pas du groupe d'enseignants agresseurs. Ce sont surtout les personnels de direction et du rectorat qui sont en permanence dans l'établissement, notamment aujourd'hui le chef d'établissement qui y est arrêté. Et ce sont aussi bien évidemment nos agents.
Cet après-midi, les parents ont été reçus au Rectorat. Plusieurs propositions ont été actées dont la mise en œuvre d'un comité de suivi et le recours à une médiation. En revanche, le doute persiste encore quant à la réouverture de l'établissement scolaire en début de semaine prochaine.