Détournements à l’AMEP : une peine allégée pour Jean-Louis Fonsat en appel
Condamné en première instance le 24 juin 2022, l’ancien directeur de l’AMEP a vu sa peine réduite ce matin (jeudi 29 février) devant la cour d’appel. Pour la première fois, il s’exprime sur ce qui lui était reproché.
C’est une affaire qui a suscité de nombreux remous au sein de l’établissement privé de la route de Redoute. Jugé en première instance, en juin 2022, l’ancien directeur de l’AMEP avait été reconnu coupable de détournements de fonds publics et d’abus de confiance. La directrice du CFA de l'AMEP à l’époque des faits, également prévenue dans ce dossier, avait, quant à elle, été relaxée.
Condamné à 1 an d'emprisonnement avec sursis, à une amende de 100 000 euros et 5 ans de privation de son droit d’éligibilité, Jean-Louis Fonsat avait interjeté appel. L’affaire, venue à l’audience du 25 janvier, avait été mise en délibéré. Ce matin, la Cour d’appel de la Martinique a rendu sa décision.
Le mis en cause écope d’une peine allégée par rapport à la première instance. Il est condamné à un an de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende.
« Il n'y a pas eu d'enrichissement personnel »
L’ancien directeur de l’école privée était accusé de mener grand train de vie avec notamment un salaire gonflé. Des faits qu’il a toujours niés. Pour la toute première fois, il a accepté de s’exprimer sur cette affaire.
Ils m’ont condamné sur le fait que j’ai utilisé des fonds publics pour investir dans un autre département de l’AMEP. En clair, j’ai utilisé la garantie du CFA, qui était en excédent, pour emprunter de l’argent et construire des salles de classes et un jardin pour les enfants. C’est la dotation publique du CFA que j’ai utilisée sur un autre site
Celui qui a été 43 ans chef d’établissement, de 1972 à 2016, conteste tout enrichissement personnel. « S’il y avait un enrichissement public, on aurait saisi mes biens ».
Jean-Louis Fonsat assure qu’il n’ira pas en Cassation. Le jugement est donc définitif. Il soutient avoir rempli sa mission au profit de milliers d’élèves martiniquais.
L’AMEP est passée de 22OO élèves à moins de 1000 élèves tout compris. Aujourd’hui, quel président de conseil d’administration ou quel directeur, qui est là pour un an, deux ans, oserait aller emprunter alors que nous, nous l’avons fait avec les risques. Quand je suis parti, nous n’avions plus de dettes bancaires. Aujourd’hui, mon plaisir est de rencontrer mes anciens élèves qui me le rendent bien
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