Rosine Coq Germanicus, une chercheuse martiniquaise à la pointe des nanosciences
À 47 ans, Rosine Coq Germanicus, professeure des Universités à Caen, est une chercheuse martiniquaise au parcours brillant. Elle veut que son exemple puisse servir à d’autres.
De Ducos où elle a grandi à l’Université de Caen où elle enseigne et fait de la recherche, Rosine Coq Germanicus a franchi de nombreuses étapes tout au long de sa carrière. Femme et noire dans un milieu masculin à 80%, la Martiniquaise est aujourd’hui reconnue comme l’une des meilleures chercheuses dans son domaine
Passionnée depuis toujours par les maths et les physiques, elle a, avec sa promotion, inauguré le lycée Acajou 1, avant de quitter son île pour partir sur le campus de Fouillole, jusqu’à obtenir une Maîtrise en physiques.
À Montpellier, elle commence un diplôme approfondi en physiques des semi-conducteurs. C’est lors de son stage qu’elle décroche une Thèse Doctorat au Centre d’Etudes Spatiales.
J’ai d'abord travaillé sur les satellites pendant mon Doctorat et, ensuite, j’ai été recrutée à Caen. Il y avait un fond européen disponible, nous avons acheté un microscope à force atomique. Il est passionnant et il m’a permis de remonter aux propriétés de la matière à l’échelle nanoscopique. Mon travail, comme j’aime à le dire quand je l’explique aux enfants, c’est d’aller explorer ce monde plus petit qu’un grain de sable. Le nano, c’est 10-9 mètres
Vulgariser les sciences et inspirer des parcours
Actuellement présente en Martinique, Rosine Coq Germanicus veut vulgariser la science auprès des personnes âgées et des enfants.
Invitée de la rédaction ce mercredi 28 février, elle décrit les applications concrètes de ses recherches.
Je travaille sur des composants micro-électroniques. Ce sont des composants que l’on va retrouver dans les téléphones portables, dans les pacemakers. Et mon travail, principalement, c’est de caractériser ces composants. Je les caractérise à l’échelle nanoscopique et l’objectif, c’est de comprendre le composant, proposer des pistes d’optimisation et aussi de comprendre leurs défaillances. J’ai beaucoup travaillé sur des composants en silicium, implantés dans les pacemakers. Et depuis 5-6 ans, je travaille sur des composants qui sont en carbure de silicium. On a une explosion énorme sur ce type de composants puisqu’ils sont utilisés dans les voitures électriques.
C’est un travail sur des composants d’aujourd’hui destiné au monde de demain, afin qu’ils soient de plus en plus fiables.
On travaille aussi beaucoup sur l’intégration. Aujourd’hui, si on un téléphone portable que l’on peut plier, c’est grâce à tous les chercheurs qui ont travaillé sur l’intégration du composant pour le rendre le plus petit possible avec le plus de fonctions possibles et la consommation électrique la plus petite possible
À ÉCOUTER Entretien complet avec Rosine Coq Germanicus