Route abimée et irrigation endommagée : les difficultés des agriculteurs du Prêcheur

Après l'Etat qui les a sollicités pour prendre en compte les dégâts provoqués par les fortes pluies d'octobre, c'est Serge Letchimy qui s'est rendu au chevet des exploitants agricoles du Prêcheur.

Les maraîchers de la commune sont en grande souffrance depuis le 13 octobre dernier. De fortes pluies avaient arrosé le secteur au point d'emporter la moitié d'un pont et surtout une importante canalisation dédiée à l’irrigation des terres agricoles

Jean-Charles Gaillard, agriculteur au Prêcheur, fait part des difficultés qu'il rencontre

Nous entrons dans le carême et ça fait plus de 5 mois que nous vivons cette situation. C'est invivable. Il faut que nous sortir de cette situation. Le président a fait le constat des tranches de travaux et des priorités. Il a vu que le problème d'irrigation et que c'est la priorité. Compte tenue que nous ne sommes pas en règle administrativement, il a demandé la participation de la commune afin que les démarches se fassent un peu plus vite. Cela pourrait déclencher plus facilement les opérations

Les représentants de la collectivité territoriale ont demandé aux agriculteurs de s'organiser au plus vite. Ils doivent notamment créer une association syndicale libre. Car si jusqu'à présent, ils réparaient comme ils pouvaient la canalisation, la gestion future doit être assurée collectivement. La structure permettra notamment de collecter des cotisations pour assurer l'entretien courant de l'alimentation en eau.

Ce qui induit que la situation ne sera pas résolue immédiatement. C'est ce qu'indique Nicaise Monrose, Conseiller exécutif en charge de l'agriculture et président de la chambre d'agriculture.

Cela ne sera pas résolu tout de suite. Il faut passer par un certain nombre de procédures. Nous allons les accompagner. Le principe en irrigation, en droit rural, c'est que les agriculteurs qui bénéficient d'un réseau collectif doivent se constituer en ASL. Les statuts existent mais elle n'existe pas réellement. Pour engager quoi que ce soit pour intervenir, il faut mettre en place l'organisation adéquat

Le conseil municipal du Prêcheur devra par la suite délibérer pour intégrer la société publique locale pour exécuter les travaux.

Un grenier d'intérêt régional

Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de la CTM, a confirmé l'engagement de la collectivité.

J'ai trouvé des agriculteurs très mobilisés qui travaillent dans des conditions difficiles. On connaît les flancs de la Montagne Pelée. Ils ont fait des efforts conséquents pour s'alimenter en eau notamment avec l'aide de la commune. Maintenant, il y a des casses, des terrains enclavés, il y a une route qui est coupée. La collectivité apportera les moyens nécessaires pour exécuter les travaux. Il faut laisser les ingénieurs travailler techniquement avec beaucoup de concertation sur le terrain pour définir l'enveloppe nécessaire aux travaux

Le chef de l'exécutif local a aussi inscrit la résolution des difficultés des maraîchers préchotins dans l'objectif plus large d'autonomie alimentaire

Si ce grenier-là fonctionne, demain cela pourra alimenter le marché d'intérêt régional que nous voulons faire du côté du Lamentin pour pouvoir augmenter le volume de production locale. Toute la question d'approvisionnement des lycées, des collèges, des hôtels permettra aussi l'écoulement de la production

Pour rappel, 70% de la production maraîchère de la Martinique vient du Nord de l'île.