Un rapport sur la géographie de la délinquance s'inquiète de la situation Outre-Mer
Un rapport sur la géographie de la délinquance en France en 2023 vient d'être publié ce mercredi 31 janvier. Réalisé par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieur, le SSMSI, celui-ci pointe des disparités fortes entre l'hexagone et les Outre-Mer, avec notamment une hausse plus importante des actes de violence envers les personnes dans nos territoires sur l'année dernière.
Loin d'être une révélation, ce rapport est surtout une confirmation des résultats des précédents travaux du SSMSI. La semaine dernière, ce même service avait pointé que le nombre d'homicides, aboutis ou non, aux Antilles-Guyane était de 5 à 10 fois plus élevé que dans l'hexagone en moyenne sur la période 2016-2022.
On ne sera donc malheureusement pas étonné de retrouver Guyane, Guadeloupe et Martinique aux trois premières places de ce triste palmarès du nombre de tués en 2023.
Hausse globale de la délinquance, notamment armée
Plus globalement, s'il est difficile de donner une photographie claire de la délinquance aux Antilles, on constate que les coups et blessures volontaires sont en hausse en Martinique et sur l'agglomération de Pointe-à-Pitre / Abymes / Baie-Mahault, idem pour les violences sexuelles. Les vols de véhicules et cambriolages aussi ont augmenté, ce qui n'est pas le cas dans les autres Outre-Mer en revanche.
Le rapport dresse toutefois un bilan commun à ces territoires, en pointant singulièrement la problématique des armes. La Guyane, Mayotte, la Guadeloupe et la Martinique, dans cet ordre-là, sont les quatre zones où l'on enregistre le plus d'actes commis avec arme, avec des taux de 6 à 30 fois plus élevés que la moyenne nationale.
Inquiétudes à Saint-Martin
Notez enfin que le SSMSI se penche pour la première fois avec précision sur la situation des Outre-Mer les moins peuplés, avec le constat d'une plus faible délinquance à St Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna ou plus proche de nous Saint-Barthèlemy.
La seule exception concernant ces collectivités de petite taille ressemble à une alerte pour Saint-Martin, où le nombre de faits enregistrés par habitants est plus élevé sur tous les indicateurs observés comparativement à la moyenne des autres départements et régions d'Outre-Mer (DROM), à l'exception des cambriolages et des infractions liées aux stupéfiants.