Les femmes de la résidence Victor Schoelcher ont engagé une lutte contre les rodeurs et harceleurs

Moi, je ne sors pas le soir toute seule. Clairement, tu as toujours peur qu'il t'arrive quelque chose, notamment quand tu croises leurs passages et tu te dis, même quand tu sors de chez toi, il faut quand même que je regarde derrière ma porte parce que c'est un truc se cacher à ta tente, derrière ta porte. Tu as vraiment peur

Les témoignages comme celui-ci se multiplient ces dernières semaines. Dans les appartements de la résidence Victor Schoelcher près du campus de Schoelcher, les résidentes veulent que la peur change de camp.

Un sentiment d'insécurité règne dans cet ensemble d'habitation. Deux hommes agressent et menacent les femmes.

Nous avons peur, limite, de vivre dans nos appartements. Certains sont partis chez leurs parents, car un individu dans un bâtiment se permet de faire des rondes. Il nous interpelle ou il nous suit ou surveille les moins faits des gestes. Il a carrément nos horaires, il sait à quel moment on rentre. Au travail, quand tu sors, il peut être là, il te suit. Et puis, quand il voit une fille, il s'approche et automatiquement, si notre réponse ne lui convient pas, il crache, il nous injurie

Le syndic de copropriété a été saisi, lui aussi, de cette atmosphère pesante et angoissante pour les locataires. Bon nombre d'entre elles sont des étudiantes.

On est parfaitement au fait de la situation. Les locataires et propriétaires et membres du conseil syndical se sont rapprochés de nous. On a déterminé qui était les deux personnes en question. Ce sont deux locataires de deux propriétaires. On a écrit aux deux propriétaires. On a informé la gendarmerie, la mairie pour l'un des dossiers. Pour l'instant, on n'a pas de retour et personnellement, en tant que syndic, on ne peut pas porter plainte, nous, directement. Donc, on a invité vraiment tous les agressés à multiplier les plaintes, les mains courantes auprès des forces de l'ordre, en l'occurrence la gendarmerie de Schoelcher

Des plaintes ont bien été déposées par certaines victimes et pour appuyer leur démarche, elles ont décidé de témoigner sur les réseaux sociaux, notamment sur la page Instagram de Balance Ton Porc.

On peut dire que l'effet a été presque immédiat, puisque la gendarmerie a dépêché dès hier une enquête de voisinage pour identifier les fauteurs de trouble.

Ces derniers seraient, selon nos informations, formation des hommes placés soit par la Croix-Rouge, soit par l'UDAF, deux institutions que nous avons contactées et qui nous ont confirmé qu'elles engageraient de leur côté les investigations et qu'elles prendraient les mesures appropriées.