Quelle stratégie touristique pour la Guadeloupe ?
La haute saison touristique 2023-2024 débute en Guadeloupe alors que vient d’être élue la nouvelle présidente du Comité du tourisme des îles de Guadeloupe (CTIG). L’occasion pour nous de poser la question aujourd’hui (22 novembre) dans le Décryptage du Mercredi : Quelle stratégie touristique pour la Guadeloupe ?
Dans un rapport de février 2023, l’INSEE rappelle qu’en 2019, les activités touristiques regroupaient 8 010 emploi salariés ou non-salariés. Soit 8,4 % de l’emploi total du secteur marchand.
Parmi ces activités, l’hôtellerie et la restauration représentaient un tiers de ces emplois générant une valeur ajoutée de 144 millions d’euros en Guadeloupe. « Ces deux secteurs aux activités fortement liées, partageant pour partie une clientèle commune, contribuent fortement au développement touristique de l’île. En effet, près de 3 500 restaurants (ou restauration rapide) sont implantés en Guadeloupe en 2020 », rappelle l’Insee.
On peut ajouter à cela les activités de sport et de loisirs (150 emplois), le patrimoine et la culture (260 emplois), mais aussi le commerce au détail (2 270 emplois), ou encore les agences de voyages et l’aérien (respectivement 420 et 1 250 emplois). De quoi montrer le poids du secteur touristique pour l’emploi en Guadeloupe.
Favorable au développement économique
En 2022, la fréquentation touristique s’est rapprochée de son niveau exceptionnel d’avant la crise covid-19. Notamment, suite à la levée de tous les motifs impérieux pour les voyages.
L’activité hôtelière a enregistré 1 190 000 nuitées annuelles avec la fin des contraintes sanitaires. Et même en saison basse, les chiffres sont encourageants.
Ainsi, une note de l'Observatoire régional de la Guadeloupe publié en août dernier montre que les touristes étaient moins nombreux, mais n'ont pas pour autant boudé l'archipel. Le taux d'occupation au mois de juin s'élevait à 42,4 %, un taux d'occupation légèrement inférieur de 2 % à 2019 et de 4 % à 2022.
Fort de toutes ses îles, de sa faune et de sa flore, de ses belles eaux et de sa culture, l’archipel de Guadeloupe a beaucoup à offrir. Sa clientèle majoritairement française venue de l’hexagone attire aussi quelques Nord-Américains et pourrait peut-être en accueillir plus encore.
Quelles ambitions ?
À l’élection de Valérie Samuel-Césarus, présidente du Comité du tourisme des îles de Guadeloupe (CTIG), fraichement élu, Ary Chalus, président de Région a déclaré : « nous atteindrons de nouveaux sommets et continuerons à faire de la Guadeloupe une destination touristique de premier choix, rééquilibrée, prospère et durable ».
Alors, comment s’y prendre pour y parvenir ? Quelles sont les politiques mises en place ?
Pour l’heure la feuille de route ne semble pas connue, en tout cas pas par le grand public qui interrogé par nos soins esquissent quelques pistes.
Si on arrive à développer un tourisme respectueux de l'environnement, des coraux, qu'on valorise les initiatives des Guadeloupéens pour entretenir les espaces touristiques, justement, avec les communes, je pense que ça serait une bonne chose. Je pense que le tourisme, c'est l'affaire de tous.
D’autres y voient d’ores et déjà des progrès, comparés à avant :
Ils ont fait beaucoup de progrès. Parce qu'avant, tu prenais Pointe-à-Pitre le dimanche c'était mort. S'ils continuent comme ça, ils auront du monde. Mais il y a toujours du monde. Parce que je suis rentrée jeudi, l'avion était plein.
D’autres encore s’interrogent sur la saisonnalité du secteur :
C'est un territoire qui est attirant touristiquement, mais le tourisme n'est pas viabilisé. C'est-à-dire quand on parle du tourisme, comme quoi c'est un moteur pour l'économie. J'ai des doutes dans la mesure où on ne peut pas vraiment dire qu'un jeune puisse vraiment s'appuyer sur ce vecteur comme une carrière à long terme, puisque ça reste quand même quelque chose d'assez volatile, de pas régulier du tout, de pas sûr.
Pour en parler ce mercredi soir, nous recevons :
-Patrick Grave : directeur général adjoint de la CANGT pôle développement économique/touristique
-Yves Jacquet, directeur de l'hôtel Fleur d'épée
-Thierry Turlet, président de l’association des Restaurateurs des îles de Guadeloupe