Les illustrations du visual artist Mickaël Mehala ont gagné la télévision britannique
À l’occasion du Black History Month, le jeune Martiniquais Mickaël Mehala a fait partie d’un groupe d’artistes sélectionnés par une chaîne de télévision britannique pour mettre à l’honneur les cultures afro-descendantes via des animations diffusées en télévision en ce mois d’octobre. De Ducos à Amsterdam, le travail de Mickaël Mehala est de plus en plus reconnu.
Les abonnés de Mickaël Mehala ou encore les spectateurs de Chanel 4 en Grande-Bretagne ont sans doute déjà pu admirer le travail de ce visual artist mis en avant à l’occasion du Black History Month en ce mois d’octobre.
Sélectionné aux côtés d’autres artistes, Mickaël Mehala, 30 ans, de père martiniquais et de mère guadeloupéenne, a eu carte blanche pour proposer une animation à diffuser sur la télévision britannique à l’occasion de ce mois en hommage à la culture et à l’histoire des noirs sur un thème donné : « black and proud », comprendre « noir et fier ».
Un peu de Martinique à l'écran
C’est ainsi que le jeune Martiniquais a voulu exprimer ce sentiment avec sa « lentille antillaise » :
Avec la contrainte du cube, je me suis rappelé que plus petit je voyais des dames plus âgées porter des paniers et des objets plus ou moins lourds sur leur tête, c’est aussi quelque chose qu’on retrouve dans d’autres cultures afro-descendantes, que j’ai déjà pu voir ailleurs.
C’est aussi pour lui, une métaphore que l’on peut faire avec le poids de l’histoire à porter.
J’ai voulu faire une sorte d’analogie entre ces deux choses et je me suis rendu compte que les paniers portés par des personnes d’une certaine population, on ne les voit pas forcément chez les blancs et autres…
Mickaël a donc pu exprimer sa créativité toujours teintée de couleurs vives et mettant en avant ses racines. « J’ai tenu à rajouter le drapeau martiniquais dans l’illustration parce que j’ai pensé au fait que la Martinique a été Anglaise pendant une petite période, c’était comme faire un petit twist… ».
Cette opportunité a eu de quoi rendre fier ce Ducossais qui s’est lancé en freelance il y a un peu moins d’un an sous l’étiquette « Black Childish », qui n’est autre que son nom d’artiste.
Un style reconnaissable
Car Mickaël Méhala est avant tout un artiste. Parti à Paris pour poursuivre ses études à 18 ans, il a étudié le graphisme, avant d’étudier un an aux Gobelins, célèbre école de cinéma d’animation et de motion design. C’est d’ailleurs d’abord comme motion designer qu’il a commencé sa carrière en passant par Yard, puis Konbini avant de s’envoler définitivement pour Amsterdam où il est installé depuis 5 ans. Aujourd’hui en tant qu’artiste visuel mêlant les techniques d’animation 2D et 3D, Mickaël Mehala ne souhaite pas se donner de limite dans sa créativité et dans les techniques qu’il utilise pour l’exprimer.
Ce que je fais est très digital. Mais j’aimerais ne pas me limiter à l’écran. Dans mon travail il y a du digital painting, mais pourquoi ne pas mélanger de vraies textures, j’ai envie d’expérimenter et pour l’instant ça reste le digital, mais je n’ai pas envie de me fermer à d’autres expériences.
J’aime les couleurs, mon travail a beaucoup de couleurs vives, j’aime parler de mon héritage culturel. Du fait que je vienne de la Caraïbe, des Antilles, j’ai aussi un attrait à la pop culture, la musique…
Souvent sollicité par des artistes du monde de la musique, Mickaël Mehala a développé un style devenu reconnaissable. Vous pourrez d’ailleurs l’apercevoir si vous êtes des utilisateurs de « We transfer » qui a fait appel à lui pour renouveler ses animations.
J’ai pris beaucoup de plaisir à travailler sur ce projet. J’avais carte blanche pour créer 9 illustrations. Des illustrations qui accompagnent ce qui se passe à l’écran avec un mélange de 2D et 3D.
Black Childish ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, nul doute que d’autres projets déjà en cours referont parler de cet artiste au talent singulier.
