La Guadeloupe en pénurie pour certains médicaments
Tensions dans l’approvisionnement, ruptures de stock : chaque mois, plusieurs médicaments sont introuvables dans les pharmacies.
Des médicaments introuvables dans certaines pharmacies et même chez les trois grossistes répartiteurs du département. C'est le quotidien de Lionel Combé, président de l'Ordre des pharmaciens de Guadeloupe.
Au niveau local, nous avons effectivement des ruptures de médicaments qui nous impactent au quotidien. Ces ruptures sont sensiblement les mêmes que celles de l'Hexagone, sauf quelles nous arrivent avec un décalage dans le temps de quinze jours, trois semaines en général.
Certains médicaments en tension
Après la pénurie, le mois dernier, d’un médicament utilisé dans le traitement contre l'épilepsie, d’autres sont en tension, comme l’explique Lionel Combé.
Il y a d'autres classes de médicaments qui sont aussi touchés, notamment les antihypertenseurs sur lesquels on doit encore jongler pour essayer d'arriver à tenir et à délivrer toutes les ordonnances.
Problème de fabrication
Ces difficultés d'approvisionnement ont de multiples causes. La plupart des principes actifs sont produits en Asie. Les industriels peuvent être confrontés à des problèmes de fabrication.
Selon le président de l’ordre des pharmaciens de Guadeloupe, la situation géographique de l'archipel est un autre obstacle.
Soit sur des problèmes de frais douaniers, des problèmes de débarquement de médicaments, puisqu'en fonction de chaque composant de médicaments, soit on vous dit qu'il l'est avec une substance dangereuse, soit il est débarqué parce qu'aujourd'hui c'est ce sont des fleurs qui vont être approvisionnées ou du foie gras et c’est donc une perte de chances possible pour le malade
Un système de contingentement
Dans le département, un système de contingentement s'est mis en place pour que toutes les officines soient approvisionnées, même si parfois les quantités de médicaments disponibles sont plus faibles que celles qui ont été commandées. Les patients peuvent se voir proposer des alternatives quand elles existent, sinon c'est le système D pour ne pas arrêter un traitement.
Un plan a été présenté
Ces pénuries pourraient continuer dans les prochains mois. Un plan a été présenté par l'Agence nationale de sécurité du médicament pour limiter les tensions et le gouvernement veut inscrire dans la loi plusieurs mesures pour enrayer une partie de ses difficultés.
A noter qu’en 2023, 37 % des Français déclarent avoir été confrontés à des pénuries de médicaments.