Un professeur d’espagnol jugé pour viol et harcèlement sexuel sur ses élèves
La cour d’assises de Martinique juge pendant 5 jours une sordide affaire de moeurs sur mineurs au Collège de Godissard. Frédéric Roselmac, professeur d’espagnol, est jugé pour avoir eu une attitude déplacée avec certaines de ses élèves qui l’ont dénoncé en octobre 2015.
Le Rectorat de Martinique se serait bien passé de ce dossier qui a secoué, il y a huit ans, le collège de Godissard. Frédéric Roselmac, âgé de 36 ans, au moment des faits, avait mis en place ses propres cours particuliers d’espagnol. Il existait pourtant déjà des structures de soutien scolaire au sein de l’établissement.
Un mode opératoire rodé
L’accusé repérait exclusivement des jeunes filles par rapport à leurs mauvais résultats dans la matière. Une méthode pour les isoler du reste de la classe. C'est à cet instant qu’il débutait son chantage aux notes.
Les collégiennes devaient accepter ses propositions sexuelles pour obtenir la moyenne et ainsi passer en classe supérieure. Selon l’enquête, Frédéric Roselmac poussait les filles à se convaincre entre elles pour passer à l’acte. Leur professeur faisait preuve d'insistance. Il dévoilait celle qui avait déjà succombé à son charme pour les pousser à sauter le pas.
C’est le cas d’une d’entre elles, avec laquelle il est parvenu à ses fins en la contraignant à avoir des relations sexuelles. L'enseignant a tenu parole, les notes de l'adolescente ont quasiment doublé et sont au dessus de la moyenne. Mais l'attitude de la collégienne a changé radicalement. Elle sombre , se replie sur elle-même . Cette agression sexuelle l'a poussée à se scarifier.
Un comportement contesté
Traumatisé, ce groupe d’adolescentes a mis un coup d’arrêt à ces pressions . Une des victimes avait pris l'initiative d'enregistrer le professeur à son insu avec son téléphone portable. Elle a, dans la foulée, confié l’audio à l’une des responsables du collège. Une enquête de police est diligentée immédiatement, les victimes sont entendues.
Grâce aux auditions d’autres élèves et d’encadrants, les investigations ont révélé une atmosphère malsaine au cœur des cours délivrés par cet enseignant d’espagnol. Des jeunes filles refusaient d’aller au tableau de peur d’être reluquées par ce dernier.
Ce membre de l'éducation nationale, faisait des apartés, au cours desquels , il questionnait les filles sur leur vie intime et notamment leurs pratiques sexuelles. Un harcèlement sexuel qui passait par des petits mots régulièrement écrits puis effacés sur leur cahier. Il pouvait leur glisser des petits papiers qu’il récupérait dans la foulée pour ne pas laisser de traces.
Ces affinités forcées ont poussé certains élèves à se plaindre de favoritisme.
Le prof d’espagnol s’estime piégé
Quelques jours après sa dénonciation, Frédéric Roselmac s'est défendu, expliquant être au coeur d'un complot entre gamines. Selon lui, il n’aurait jamais eu d’attitude déplacée avec ces mineurs. La perquisition à son domicile a tout de même permis de retrouver dans ses effets personnels des fichiers pédopornographiques.
La veille de son interpellation, le professeur d’espagnol avait également consulté des sites web sur les risques judiciaires en cas d’abus sexuels sur mineurs. Aujourd’hui, âgé de 44 ans, k’homme nie toute accusation, Il fera face à des victimes désormais majeures prêtes à « faire la honte changer de camp ».
Les jurés devront trancher
La cour d’assises a 5 jours pour entendre les versions des parties civiles et de l’accusé et se forger son opinion dans cette délicate affaire . La juridiction devra se prononcer sur la culpabilité ou non de Frédéric Roselmac.