Le père du Gwo-Ka Modènn, Gérard Lockel, est décédé
Gérard Lockel, le père du Gwo-Ka Modènn, est décédé à l’âge de 95 ans. Auteur du traité : « Gow6Ka Modènn », considéré comme la bible de nombreux musiciens locaux et internationaux.
Depuis mercredi soir (6 septembre), plusieurs personnalités rendent hommage à Gérard Lockel, décédé à l’âge de 95 ans. Ary Chalus, président de Région :
C’est un pan de notre culture musicale qui s’effondre avec le départ de l’auteur du traité du Gwo-Ka Modènn. (…) Je m’incline devant un homme de convictions, un Guadeloupéen intègre, doté d’un caractère bien trempé. Un Penseur guadeloupéen qui nous laisse un hymne et un drapeau. Toute sa vie, Gerard Lockel n’a fait aucune concession, ni sur sa musique ni sur son engagement patriotique.
Un grand musicien
Le guitariste Gérard Lockel a été le premier à utiliser le terme « Gwoka Modènn ». Il a réussi le pari d’intégrer des instruments au sein de cette musique comme la guitare, la trompette, le saxo, la flûte, mais aussi une de ses inventions, le Gwadlouka. À ce propos, le poète et militant Sonny Rupaire écrivait :
Il a mis en place une gamme dite gwoka qu’il présente comme étant la gamme du gwoka. Gérard Lockel donne une étiquette nationaliste à sa musique. D’autres avant lui ont essayé. C’est ainsi qu’on a entendu Dolor chanter du gwoka, au début des années 60, avec un piano, une basse, un sax. La différence avec Gérard Lockel, c’est que ce dernier utilise une gamme spéciale et qu’il respecte certaines règles, propres au gwoka, tandis que Dolor chantait le gwoka comme une biguine.
Le président du Département, Guy Losbar, a également salué sa mémoire. Pour lui, Gérard Lockel était un « grand Guadeloupéen et un immense musicien » :
Gérard Lockel fut un visionnaire dont l’œuvre inlassable de transmission a toujours été guidée par la volonté de combattre l’aliénation et de démontrer ainsi que la culture et l’identité guadeloupéennes procèdent d’un feu sacré qui constitue un véritable message au Monde.