Pêche à Terre-de-Haut : un manque criant d’infrastructures
La pêche est une des principales activités économiques de Terre de Haut. Contrairement à la tendance régionale, elle ne souffre pas du renouvellement des flottes, mais plutôt d’un manque de structures.
À Anse du Fond Curé, sur la plage du Bourg, une vingtaine de bateaux sont amarrés grâce au cordage. Pas de quai, pas de ponton. Nous sommes sur le port de pêche de Terre-de-Haut. René Cassin, président de l'association des marins pêcheurs des Saintes :
Soit ils ont une annexe, une planche à voile, un petit canoë-kayak, ils vont à leur bateau. Soit ton bateau est à 3, 4 mètres de l'eau et là, tu te mouilles jusqu'aux hanches pour embarquer à bord du bateau.
Une absence d’infrastructures
Selon les derniers chiffres de L'Ifremer datant de 2018, Terre-de-Haut comptait 23 bateaux de pêche en 2018. Ces chiffres actualisés depuis par l'association des marins pêcheurs des Saintes recense une trentaine de navires.
Le secteur de la pêche ne souffre pas du non-renouvellement des générations, mais plutôt de l'absence d'infrastructures portuaires, ce qui pose de nombreuses inquiétudes aux pêcheurs qui réalisent des investissements énormes au début de l'activité et qui craignent à chaque passage de cyclone que les centaines de milliers d'euros investis ne s'évaporent.
René Cassin, président de l'association des marins pêcheurs des Saintes :
Dans les villes de front de mer en Guadeloupe, il y a une zone technique de pêche, il y a des stations pour le carburant, il y a une machine à glace pour la conservation du poisson. On a un Marché aux poissons, la mairie a acquis une machine à glace il y a un an et demi, mais elle fonctionne un jour, elle ne fonctionne pas l'autre jour. On subit aussi notre insularité par rapport à la Guadeloupe. On est aux Saintes donc on se débrouille avec ce qu'on a.
La priorité est ailleurs
Lors de la récente campagne municipale, l'association des marins pêcheurs des Saintes a rappelé aux candidats l'enjeu que représente ce dossier pour le bon fonctionnement de leur activité. La construction d'un port n'est pas encore à l'étude, mais des améliorations sont en cours de discussion. Louly Bonbon, le maire de Terre-de-Haut.
Un port de pêche, il faut déjà envisager l'endroit le plus approprié pour le faire. Ce n'est pas aujourd'hui la priorité des priorités. D'abord, ce qu'il nous faut pour ce secteur professionnel, c'est d'avoir déjà une ligne de corps morts qui soit privilégiée pour eux, de façon à déjà dégager de la grande plage du Fond Curé, par exemple, là où il y a un maximum de bateaux, les cordages qui traversent la plage et qui posent problème aussi au niveau de la sécurité des baigneurs.
Parmi les autres améliorations qui verront le jour, une aire de halage qui devrait permettre aux pêcheurs, en cas de cyclone, de mettre à l'abri leurs outils de travail.