Mission sargasse dans l'Atlantique : un premier bilan

Par 25/10/2017 - 11:47 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:18

De passage dans nos eaux, l'équipage de la mission sargasse, Monaco Explorations, a dressé un premier bilan de ses 20 jours de mission dans l'océan Antlantique. (Photos)

    Mission sargasse dans l'Atlantique : un premier bilan

Après près de 3000 milles nautiques soit entre 5000 et 6000 kilomètres d'expédition la mission des 8 experts de l'Institut Méditerranéen d'Océanologie de Marseille (MIO) est revenue hier en Martinique.

Partie le 5 octobre dernier du Cap Vert pour rejoindre nos côtes, cette seconde mission a récolté des échantillons en empruntant le contre courant équatorial qui lie l'Amérique à l'Afrique.

Ils ont prospecté dans cette nouvelle zone pour mieux comprendre le mécanisme de prolifération de ces algues brunes. Ces chercheurs ont prélevé chaque jour des spécimens différents au niveau des amas de sargasse déjà repérés par satellite avant leur départ.

Des sargasses dans tout l'Atlantique

"Tout le long de notre trajet on a trouvé des sargasses. Ce qu'on s'attendait à voir mais on a vu des gros radeaux du côté du Cap Vert. Ce qui confirme ce qu'on pensait c'est que les sargasses occupent tout l'Atlantique y compris sur la côte africaine. Ce qui est intéressant ce qu'on a trouvé les mêmes formes d'algues ce qui signifie que c'est les mêmes espèces dans tout l'Atlantique", confirme Sandrine Ruitton, maître de conférence et spécialiste des sargasses.

Deux phénomènes doivent être pris en considération pour comprendre l'arrivée massive des algues brunes dans nos eaux. "Ce n'est pas parce que des sargasses flottent au large de l'Afrique que ce sont ces sargasses qui arrivent aux Antilles. C'est vrai que le long des côtes américaines (Brésil, Guyane), il y a énormément de sargasses également. Il faut qu'on mette toutes nos observations en relation avec les courants atlantiques pour voir dans quel sens elles dérives. La source des sargasses qui arrivent dans les Caraïbes n'est pas formellement identifiée", explique Sandrine Ruitton.

Une ressource naturelle indéniable

Les sargasses sont une ressource marine indéniable pour le développement de la vie marine quand elles se forment en radeau et naviguent  jusqu'à chez nous. Les scientifiques ont les moyens d'anticiper leur arrivée chez nous et donc d'en limiter les effets sur les littoraux les plus impactés. "Les sargasses créent un véritable écosystème pélagique parce qu'il y a énormément d'espèces qui leur sont rattachées. C'est une richesse écologique parce qu'il y a énormément de poissons et de biomasses. L'inconvénient c'est qu'elles causent des dégâts sur les côtes où elles s'échouent. Il faudrait réussir à détecter la formation des radeaux pour pouvoir agir en amont. L'anticipation est la clé. On arrive à détecter leur présence grâce aux images sattellites. Avec la connaissance des courant, il faut pouvoir construire un modèle prévisionnel de l'échouage des sargasses", observent Sandrine Ruitton.

L'expédition Monaco Explorations en photos :

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