Les sargasses dans l’imaginaire de l’artiste Louisa Marajo à l'Atrium
« An dlo sargass viré », c’est le nom de la nouvelle exposition de l’artiste pluridisciplinaire Louisa Marajo. Son travail est visible au premier étage de Tropiques Atrium dans la galerie la véranda depuis le 20 mars et jusqu’au 14 avril.
Avec le titre de sa nouvelle exposition, « An dlo sargass viré », l’artiste Louisa Marajo joue avec les différents sens du mot « viré » en français et en créole. « C’est un titre d’une expression de Simone Lagrand qui m’a donné l’autorisation de l’utiliser. Ça peut être de l’eau caillée, un sort que l’on jette à une personne en espérant qu’elle revienne. J’ai joué sur la polysémie des sens et l’imaginaire que l’on retrouve dans l’exposition.
A travers son travail, Louisa fait référence à la catastrophe sanitaire que représente les échouages de sargasses sur nos côtes, les côtes d’Amérique du Sud et d’Afrique.
Symbolique dramatique
La couverture de survie, qui vient illustrer les sargasses, est dotée d’une forte symbolique. « J’ai utilisé ce matériau, déjà pour sa couleur, doré mais aussi pour sa symbolique. On utilise des couvertures de survie pour les migrants qu’on retrouve en Méditerranée ou ailleurs. C’est un objet qui a beaucoup de sens et beaucoup d’histoire dramatique. On va utiliser ce drame différemment dans notre exposition. La pièce principale, l’échafaudage de nos consciences, est posée sur une couverture de survie, comme si c’étaient les racines pour permettre une survie dans la catastrophe des sargasses sur nos territoires ».
Tout au long de sa déambulation, le visiteur est interpellé par des textes et écrits qui rythment la découverte de « An Dlo Sargass’ Viré ». « Dans le hall de la salle la Veranda, on est accueilli par des textes choisis par le dramaturge de l’exposition, Dénètem Touam Bona, qui est un écrivain artiste afropéen, comme il se définit lui-même. Il a choisi des textes de référence, avec des écrivains de plusieurs origines mais beaucoup du Sud qui traitent des rapports coloniaux, un extrait de « La Sagesse d’Eliane » dont il est l’auteur, une vue satellitaire des sargasses depuis l’Afrique pour montrer ce pont et cette nouvelle traversée dans l’Histoire… », décrit Louisa Marajo.
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