L’ONU s’inquiète de la hausse du trafic d’armes en Haïti
Dans un rapport présenté ce week-end, l’ONU (organisation des Nations unies) indique que des calibres de plus en plus élevés sont acheminés illégalement dans le pays en Haïti. Une situation préoccupante, avec un niveau de violence qui ne cesse de s’aggraver. Entre 2019 et 2022, le nombre d’homicides a doublé, passant de 1.141 à 2.183, tandis que les enlèvements sont monnaie courante et les armes proviennent en majorité de la région.
Selon cette étude de l’ONU, la plupart des armes à feu et munition qui circulent en Haïti proviennent des États-Unis, en particulier de Floride. Les armes de poing, vendues entre 400 et 500 dollars aux États-Unis, peuvent être revendues jusqu’à 10 000 dollars en Haïti. L’on trouve également de plus en plus de fusils de plus grande puissance, comme les AK47, les AR15 et les fusils d’assaut Galil. Sur le marché noir, on peut également acheter des mitrailleuses lourdes.
Des frontières poreuses
Cette importation illégale d’armes lourdes est facilitée par des frontières poreuses, avec 1 771 kilomètres de côte et 392 kilomètres de frontière terrestre avec la République dominicaine et seulement 181 gardes-côte et un seul navire en état de fonctionnement. Les postes-frontière ou les lieux connus comme des lieux de passage habituels des divers trafics sont particulièrement dégarnis, car la police est concentrée principalement à Port-au-Prince, où les gangs contrôlent depuis quelques jours 100% de la capitale, selon nos confrères de RFI.
Ce rapport, mené conjointement avec les autorités policières, politiques et judiciaires du pays, doit servir à accorder un soutien au peuple haïtien, a déclaré un haut dignitaire onusien.