5 ans de prison pour avoir tiré sur la BAC pendant le carnaval
L’individu de 22 ans qui avait tiré sur les forces de l’ordre dimanche au Carnaval de Pointe-à-Pitre était jugé ce mercredi en comparution immédiate. Il avait ouvert le feu à deux reprises sur des agents qui le pourchassaient. Le prévenu a indiqué ne pas avoir reconnu la police sur le coup, il pensait à une bande rivale. Arguments peu convaincants vu les éléments. Il a écopé de 5 ans de prison dont 4 fermes et mise sous écrous immédiate.
Fabio Ahoua est pourtant inconnu de la Justice, sans casier judiciaire à 22 ans et détenteur d'un BTS commerce. Un profil atypique pour ce genre de faits graves, ont souligné les magistrats. Dimanche soir, vers 22h15, la Brigade Anticriminalité veut procéder au contrôle d’un individu encagoulé, qui s’enfuit immédiatement. Le jeune homme court et chute à deux reprises non sans faire feu en direction des policiers à ses trousses.
« J’ai cru que c’était des ravisseurs ennemis qui voulaient me braquer, j’ai déjà été agressé » a déclaré le prévenu à la barre, sans jamais avoir déposé plainte bien évidemment. Sauf qu’en l’espèce, ses poursuivants étaient munis de brassards fluo, ils ont de plus crié POLICE plusieurs fois. « J’ai tiré en l’air pour faire peur ». Dur à croire d’autant plus qu’une balle a été retrouvée logée dans le feu arrière d’une voiture stationnée, à "hauteur d’enfant" a souligné le parquet.
Le ministère public qui a ajouté qu'il y avait du monde au carnaval, l’affaire aurait pu avoir des conséquences collatérales tragiques. L’interpellation a de surcroît été musclée, "il ne voulait pas lâcher son pistolet" chargé de 8 munitions, "on lui a arraché des mains".
Ses explications ne collaient pas avec ses premiers aveux en garde à vue et aux dires des 4 policiers présents en parties civiles, l’intention de les viser était pour eux évidente. Trop de contradictions et de non-sens pour le Tribunal. Un "miracle que personne n’ait été touché" a indiqué le Procureur qui a requis une lourde peine de 6 ans. Les juges exaspérés par le manque de franchise de l’intéressé, ont prononcé 5 ans de prison dont 1 avec sursis probatoire, soit 4 ans fermes assortis du maintien en détention
Les contrôles s’intensifieront lors des défilés et sur réquisitions du Procureur Patrick Desjardins. Les policiers de la BAC, parties civiles au procès, ont su garder leur sang-froid ce soir-là, permettant ainsi l’interpellation du suspect sans qu’il n’y ait de blessé, y compris dans le public.
Le Major Alain Jean, à la tête de la Brigade Anticriminalité indique qu’ils ne baisseront pas les bras, bien au contraire :