Un bilan d'étape mitigé pour le plan chlordécone IV
Le gouvernement a établi un premier bilan de l'exécution du plan chlordécone IV. Si le rythme des dépenses est soutenu,
Le premier bilan d'étape du plan chlordécone IV a été dressé à Paris ce vendredi par la ministre en charge de l'Organisation des territoires, Agnes Firmin Le Bodo, et son collègue délégué aux Outre-Mer, Jean-François Carenco. Ce document dresse les avancées de la première année, à savoir 2021, sur les sept au total que compte ce plan. Il a été présenté aux élus de Martinique et de Guadeloupe. Parlementaires, présidents d'exécutifs et associations des maires ont été conviés à la présentation de ce bilan.
Selon le gouvernement, 79% des 11,1 millions d'euros prévus par ce plan ont déjà été engagés et 42 des 47 actions listées sont entamées.
Le gouvernement se félicite notamment de la reconnaissance du cancer de la prostate comme maladie professionnelle ainsi que de la mise en place de la chlordéconémie gratuite, cette analyse de la présence du pesticide dans l'organisme accessible à tous, mais aussi des aides aux agriculteurs et pêcheurs pour décontaminer ou compenser les pertes.
D'ailleurs pour ce qui est du bilan des produits et des sols, 97,3% des contrôles étaient conformes l'an dernier, cela ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de traces de chlordécone, mais suffisamment faibles en grande majorité pour ne pas inquiéter les autorités.
Idem pour l'eau, sans trace du pesticide à 100% en Martinique et 97,5% en Guadeloupe avec des mesures prises pour les zones encore impactées assure les auteurs du bilan.
Une collaboration encore faible
Un bilan positif certes mais à nuancer car ce qui freine encore c'est la collaboration. Collaboration des populations d'abord, un peu plus d'un millier de jardins privés ont été testés et un peu moins de 4000 personnes qui ont bénéficié d'une chlordéconémie.
Trop peu au regard l'imprégnation du chlordécone aux Antilles.
La collaboration des professionnels est aussi en dents de scie puisque 24 et 19% des terres agricoles ont été analysés en Martinique et en Guadeloupe. 35 dossiers de reconnaissance de maladie professionnelle déposés, dont 14 acceptés. Un indicateur particulièrement faible.
La collaboration des élus laisserait également à désirer du point du vue du gouvernement. Les ministères n'ont pas caché attendre beaucoup et beaucoup plus de leur engagement pour inciter la population à participer aux actions lancées. Mais la défiance vis-à-vis de l'État dans ce dossier reste forte aux Antilles et rétablir la confiance constitue le plus grand défi de ce plan chlordécone IV.