Michel Édouard Leclerc pense que l'inflation n'est pas justifiée
Il balaie d'un revers de main l'argument de la guerre en Ukraine pour justifier la crise et l'inflation.
Alors que les services de l'état et les acteurs de la grande distribution ont lancé un processus de discussions autour du Bouclier Qualité Prix renforcé, l'un des acteurs majeurs de la grande distribution jette un pavé dans la mare.
Interrogé cette semaine par nos confrères du site internet BRUT, Michel Édouard Leclerc, président de l'Association des centres distributeurs E. Leclerc, pense en effet qu'on nous ment.
L'inflation est mondiale, mais les taux ne sont pas justifiés. Il y a beaucoup de spéculation, d'anticipation, et quand on invoque la guerre en Ukraine pour justifier l'augmentation du chocolat ou du café, c'est du pipeau. C'est même grossier. Dernièrement, c'est l'huile de tournesol qui aurait disparu sous prétexte que la récolte n'a pas eu lieu en Ukraine, alors que si vous allez sur le compte Twitter de Lesieur, ils revendiquent que leurs graines sont françaises.
En effet, nous évoquions récemment l’absence de certains produits dans les rayons (moutarde, huile et autres produits de première nécessité). Le patron des centres E. Leclerc dénonce les méthodes des industriels pour provoquer ces pénuries.
Ce sont parfois des ruptures provoquées par des négociations, des fournisseurs qui ne veulent plus livrer car ce n'est pas assez bien payé. Et il y a une financiarisation du marché des matières premières. Certains intervenants placent de l'argent pour faire des coups, achètent des stocks, en retiennent, et quand les médias parlent ensuite de pénurie, tout le monde se précipite pour acheter au prix fort. Les décideurs publics parlent beaucoup de compenser les effets de l'inflation mais ne nous arment pas contre ce fléau.