Deux nouveaux morts par arme à feu en pleine journée à Cayenne
Les 34 et 35e homicides de l'année. Les députés Jean-Victor Castor et Davy Rimane se sont déplacés sur les lieux du premier drame pour signifier leur volonté de faire bouger les choses.
Après le meurtre d'un commerçant chinois à Remire-Montjoly, lundi dernier, 29 août, les Guyanais sont à nouveau endeuillés par deux homicides. Un premier homme d'une vingtaine d'années a ainsi été touché par un tir d'arme à feu à la mi-journée, au village chinois, à Cayenne. Un gros dispositif de police s'y est déployé et les pompiers ont tenté de ranimer la victime sur place, en vain.
À peu près 2 heures plus tard, c'est un homme de 30 ans qui a été tué par balle, à cité Cabassou, toujours à Cayenne. La victime a rapidement succombé à ses blessures. C'est le 35ème homicide de l'année.
Une routine macabre et intenable
Les députés Jean-Victor Castor et Davy Rimane participaient dans la matinée à une réunion sur l'insécurité et l'inquiétante flambée des homicides. Ils se sont déplacés sur les lieux du premier drame.
Pour Davy Rimane, la situation n'est tout simplement plus tenable :
C'est affligeant, on doit s'insurger contre cet état de fait. On disait ce matin qu'il y a urgence, il faut trouver les moyens pour enrayer ce phénomène, sinon on va continuer à compter nos morts. On a échangé avec les autorités, ils connaissent l'identité de la victime et font des recherches avancées sur le tireur potentiel. Des rendez-vous seront pris de notre côté avec le directeur de la police pour davantage nous informer sur la situation et parler des moyens à leur disposition.
Jean-Victor Castor parlait de "spirale" le matin même, craignant que cette série de drames ne fasse que se prolonger.
Il y avait du monde quand ça s'est passé, donc personne n'est à l'abri de quoi que ce soit. C'est un danger pour n'importe quel citoyen qui peut se retrouver avec une balle perdue. Il va vraiment falloir s'attaquer aux sources.
Le 7 septembre prochain, les 4 parlementaires guyanais et le président de la Collectivité Territoriale rencontrent le président de la République, Emmanuel Macron, pour évoquer l'évolution statutaire de la Guyane. L'occasion de soulever aussi le problème croissant de cette violence nourrie par "la libre circulation des armes et des drogues", selon les propres termes de Jean-Victor Castor.
La Guyane, c'est un grand pays, c'est la taille du Portugal. Il faut lui donner les moyens de se développer. On ne peut pas être dans un appauvrissement permanent et laisser le crime s'installer.