La lutte contre les sargasses continue en Martinique
Sur toute la côte Atlantique, et notamment au François, les riverains ont dû apprendre à vivre avec les divers maux liés à la décomposition de ces algues.
Alors que les services de l’Etat et de la Collectivié Territoriale de Martinique (CTM) annoncent travailler sur un projet d’entité unique, chargée de traiter la problématique des sargasses sur l’ensemble de l’île, certaines communes continuent d'essuyer les arrivages incessants des algues brunes sur leurs côtes.
Assis sur sa terrasse, à quelques mètres de la mer seulement, Pâquerette Lafontaine semble résignée. Elle fait partie de ces riverains du quartier Presqu’île, particulièrement touchés par le phénomène. Depuis plus de dix ans maintenant, des tonnes d'algues se sont en effet échouées sur ce littoral, un enfer au quotidien.
Nous respirons des vapeurs d'acide sulfurique toute la journée, avec des picotements sur la peau, dans les yeux ... Moi, je mets des gouttes trois ou quatre fois par jour. C'est vrai que c'est un enfer. On n'est pas des escargots, on n'a pas la maison sur le dos donc on ne peut pas partir comme ça.
La commune fait pourtant de son mieux pour ramasser les algues à terre lorsque c'est possible. Avec les années, la stratégie a d'ailleurs évolué, comme l'explique Ludovic Deloire, directeur de l'environnement à la Ville.
Au tout début de l'invasion, nous avons eu cette politique de créer une brigade anti-sargasses. Au bout de trois ou quatre mois, on a eu des dysfonctionnements de matériel assez onéreux, sans compter les agents malades. Nous avons donc fait le choix d'externaliser les prestations d'enlèvement.
En mer aussi, cette lutte contre les sargasses continue grâce aux barrages et aux engins spécialisés. Mais il faut débourser plusieurs dizaines de milliers d'euros à chaque opération. Les aides promises par la CTM et l’État seront décisives.
On n'a pas le matériel, cet argent nous permettrait d'acheter des engins véritablement dédiés au ramassage des algues brunes.
Les montants de ces nouvelles subventions n'ont pas encore été dévoilés, mais dans la commune du François, ces aides devraient aussi servir à acheter des terrains pour stocker les algues une fois ramassées.
Et de son côté, Pâquerette Lafontaine travaille sur la création d’une nouvelle association pour défendre les résidents touchés.
Ce n'est pas pour mener un combat contre qui que ce soit, mais pour éduquer les populations.