Cours d'Assises : une affaire de meurtre au sein d'un couple
Par Pierre Emmanuel
14/06/2022 - 10:00
Guadeloupe
Depuis hier matin, c'est une jeune femme de 32 ans qui comparaît devant la cour d'assises de Basse-Terre. Larissa NARAYANINSAMY est poursuivie pour le meurtre de son concubin, José TEBY, âgé de 57 ans qu'elle a reconnue avoir tué d'un coup de couteau à l'abdomen. Des faits survenus entre le 30 juillet et le 2 août 2020 à Montebello Petit-Bourg. Un crime sur fond d'alcool, de drogue et d'hallucination.
Larissa NARAYANINSAMY fait pitié à voir. On se demande en la regardant, de ce corps minuscule qu'elle présente, comment elle a fait pour frapper à l'abdomen José TEBY ? Elle l'a probablement surpris. Ce dernier ne devait certainement pas s'attendre à ce que celle qu'il abritait depuis 5 ans pour l'avoir sorti de la rue, puisse un jour s'en prendre à lui.
On a retrouvé, il est vrai des bouteilles d'amoniaque vides à proximité du lit de la victime deux à trois jours après les faits, le temps qu'elle a pris pour se dénoncer aux policiers du commissariat de Pointe-à-Pitre. Ce petit bout de femme ébranlée par la séparation de ses parents à l'âge de 5 ans, tombée dans la délinquance à 13, enceinte à 16 puis SDF jusqu'à cette rencontre au hasard d'un flirt par cet homme deux fois plus âgée qu'elle qui courtisait les femmes.
Un couple très particulier. Peu de fréquentations. Un passé judiciaire étoffé de 7 condamnations, pour l'accusée, dont une très marquante de 2 ans ferme pour violences avec arme en récidive. Déjà à cette époque, en 2017, elle semblait avoir utilisé de l'amoniaque pour s'en prendre à un homme handicapé, âgée de 78 ans. Lui, porté sur l'alcool. Elle, férue de crack et de cannabis et également buveuse assidue. Un cocktail explosif comme il pouvait leur arriver de s'opposer.
Le jour des faits, elle l'a frappé. Un seul coup. Avec ce couteau de 32 centimètres présentant une lame de 19 centimètres. Une pénétration de 8 centimètres. Cet après-midi, elle a de nouveau niée comme à l'instruction avoir voulue tuer son concubin... tout en précisant que c'était lui ou elle et que celui ci lui aurait déclarée, la nuit supposée du drame, qu'elle ne verrait pas le jour le lendemain.
Pour toute défense, elle ajoute ne pas avoir mis de l'amoniaque sur la tête de son compagnon mais précise derrière qu'elle avait peur de lui. Le passé de Larissa NARAYANINSAMY ne plaide pas en sa faveur. Les faits sont cruels. Et José TEBY n'est plus là pour lui porter la contradiction. On verra aujourd'hui si elle se montre plus raisonnable car au terme de la journée d'hier, elle ne semble pas avoir convaincu qui que ce soit sur ses déclarations.