Législatives 2022 : Ensemble ! et la Nupes au coude à coude selon les premières estimations

Par 12/06/2022 - 14:44 • Mis à jour le 12/06/2022 - 14:57

La gauche unie (25% à 26,2%) et le camp du président Macron (25% à 25,8%) se talonnent au terme de ce premier tour.

    Législatives 2022 : Ensemble ! et la Nupes au coude à coude selon les premières estimations

Les premières projections des 577 sièges donnent un avantage à la majorité sortante réunie sous l'étiquette Ensemble !, avec une fourchette de 260 à 300 sièges, devant la gauche (LFI, PCF, PS et EELV) rassemblée sous la bannière Nupes (150 à 210), selon une moyenne de divers instituts de sondage.

Les Républicains seraient la troisième force à l'Assemblée nationale, avec un minimum de 33 sièges et un maximum de 80 anticipés.

Cantonné à huit élus en 2017, le contingent de députés RN devrait cependant être nettement plus étoffé cette fois et compter encore dans ses rangs Mme Le Pen, donnée largement en tête dans sa circonscription du Pas-de-Calais. le parti obtiendrait ainsi entre 10 et 45 députés, selon ces premières estimations, tandis que le parti d'extrême droite Reconquête! aurait entre aucun et un maximum de trois députés.

Mais ces données ne règlent pas deux grandes questions : le chef de l'Etat parviendra-t-il à conserver sa majorité absolue à l'Assemblée nationale ? Et la gauche trouvera-t-elle des réserves de voix suffisantes pour envoyer, comme elle l'espère, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon à Matignon ?

À l'inverse, dans le sillage de la lourde chute de sa candidate Valérie Pécresse à la présidentielle, LR (11,6 % à 14 %) devrait perdre sa place de premier groupe d'opposition à l'Assemblée nationale.

Abstention record

Elle est estimée à 52,5 % et ouvre ainsi le jeu du second tour dans une semaine.

La clé du second tour résidera une nouvelle fois dans la participation, historiquement basse ce dimanche 12 juin pour un premier tour d'élections législatives, soit entre 47 et 47,5 % selon les instituts, et touchant jeunes et classes populaires en priorité. 

Depuis 1993, le désintérêt n'a cessé de s'accroître pour ces scrutins, une tendance qui s'est accélérée avec l'instauration du quinquennat et l'alignement des élections présidentielles et législatives en 2002. Conséquence : comme en 2017 (48,7 % de participation), une majorité de Français en âge de voter a décidé de bouder les urnes.

Pourtant, les différents partis engagés n'ont cessé d'envoyer des appels à la mobilisation et ont lourdement insisté sur les enjeux, six semaines après avoir vu Emmanuel Macron obtenir un deuxième mandat à l'Élysée.

Pour le chef de l’État, qui a appelé les Français à lui donner "une majorité forte et claire", il s'agit d'être en mesure de faire approuver les nombreuses réformes promises dans son programme, à commencer par celle des retraites qui doit entrer en application dans un an.

L'exécutif a aussi insisté ces dernières semaines sur son intention de faire voter dès juillet un ensemble de mesures pour le pouvoir d'achat, afin de contrer une inflation qui grève le budget des ménages et pèse sur les comptes des entreprises.

Comme attendu, le score des candidats macronistes est en reflux par rapport à la vague de 2017, quand La République en marche et le Modem avaient raflé plus de 32 % au premier tour, avant d'obtenir près de 350 députés au second. Reste à savoir si ce tassement se traduira par une perte de la majorité absolue (289 députés) et donc l'obligation de composer avec d'autres groupes pour faire adopter les textes de l'exécutif.

Revanche (en demi-teinte) de la gauche

Autre centre d'attention, le sort des 15 membres du gouvernement engagés. La première ministre Elisabeth Borne en lice dans le Calvados est toutefois déjà assurée de finir en tête pour sa première candidature à un scrutin, avec une estimation à cette heure de 32,5 % des suffrages exprimés. Elle est suivie par le bien-nommé Noé Gauchard, concourant pour Nupes, et crédité pour l'heure de 25,8 % des votes.

Il faut bien entendu rappeler qu'en cas de défaite, les membres du gouvernement devront démissionner, conformément à une règle tacite déjà appliquée en 2017 par le président Emmanuel Macron.

Théoriquement la plus en danger, la secrétaire d'État à la Mer, Justine Benin, est en ballottage favorable face au candidat Nupes Christian Baptiste en Guadeloupe, où l'on a voté dès hier, samedi 11 juin. C'est toutefois le baptême du feu de l'ex-ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, qui tentait pour la première fois sa chance dans le Loiret, qui va vraisemblablement se solder par un échec sans appel : 18 % estimés, soit bien en-dessous du candidat du Rassemblement national, Thomas Menage, qui cumulerait 31,6 % des suffrages exprimés, et de Bruno Nottin qui, lui, rassemble pourl'instant 20 % des votes sous l'étiquette Nupes.

Côté Nupes justement, l'espoir est toutefois ténu d'imposer à Emmanuel Macron un gouvernement de cohabitation, comme la gauche plurielle y était parvenue en 1997 avec Lionel Jospin. Alors que Jean-Luc Mélenchon avait exhorté les Français à faire de ces élections un "troisième tour" de la présidentielle, la gauche devrait tout de même s'imposer comme le principal bloc d'opposition au Palais-Bourbon.

Une forme de demie-victoire tactique, quand de l'autre côté de l'hémicycle, Les Républicains vont compter leurs survivants parmi la centaine de sortants en espérant tirer au maximum profit de leur ancrage local.


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