Le 27 mai 1848, l'esclavage est aboli en Guadeloupe
Il y a 174 ans, le gouverneur Jean-François Layrle a aboli l'esclavage en Guadeloupe. Une abolition décrétée par crainte d'une révolte massive des esclaves.
Le 27 avril 1848, le gouvernement provisoire de l'éphémère seconde république décrète l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises. Le texte doit entrer en application deux mois après son arrivée dans les territoires concernés.
Dans les Antilles, l'impatience des esclaves est de plus en plus forte. Au mois de mai 1848, des mouvements de révolte sporadiques éclatent notamment en Martinique.
Le 22 mai, les esclaves martiniquais se révoltent à Saint-Pierre après l'arrestation de l'esclave Romain au Prêcheur pour avoir joué du tambour.
Le lendemain, le gouverneur Rostoland signe le décret d'abolition de l'esclavage en Martinique pour éteindre la révolte. La nouvelle arrive en Guadeloupe où l'on compte 87 000 esclaves pour 130 000 habitants. Craignant que la situation s'envenime, le gouverneur Jean-François Layrle signe à son tour un décret abolissant l'esclavage en Guadeloupe le 27 mai 1848.
Le décret du gouvernement arrive sur l'île le 5 juin 1848. Au regard du texte, les esclaves auraient dû attendre jusqu'au 5 août de la même année pour être libérés.
Pour autant, ces textes qui mettent fin au système esclavagiste ne remettent pas en cause la société de plantation. Les esclaves doivent retourner travailler dans les champs sous peine d'être emprisonnés pour vagabondage.
Des mesures qui n'empêchent pas l'effondrement de la production sucrière, les anciens esclaves ayant déserté les champs, préférant leur liberté.
Les propriétaires terriens auront alors recours aux engagés indiens qui seront plus de 42 000 à rejoindre la Guadeloupe entre 1854 et 1889.