Une baignade de lundi de Pâques qui tourne au scandale
Depuis dimanche, la polémique enfle sur les réseaux sociaux concernant, une nouvelle fois, le sujet de l’accès aux plages proches ou à l’intérieur d’une résidence ou d’un hôtel. Pour le lundi de Pâques, le débat est parti de Saint-François. Explications.
Une nouvelle polémique autour de l'accès aux plages en Guadeloupe, elles sont pourtant toutes publiques. L'histoire est partie de Saint-François, tout près de la Résidence Anchorage où une visiteuse, Emmanuelle, est allée se baigner avec sa famille et ses enfants à la plage de l'Anse des Rochers se trouvant près de la résidence.
A son retour de bain, elle aurait été interpellée par une propriétaire de cette même résidence qui lui aurait dit : « la plage est « privée « et « qu’ils » ne veulent pas de « ça » ici », fin de citation. Cette dernière, ne s’est pas laissée faire et a donc décidé de répliquer. Elle a ensuite publié son histoire sur les réseaux sociaux, depuis près de 4000 personnes ont vu le post et près de 3000 l’ont partagé ou commenté.
Emmanuelle Gustave revient sur son histoire au téléphone de Laura Latchan. Selon elle, elle n’engagera aucune poursuite judiciaire à l’encontre de cette propriétaire, mais a voulu interpeller sur l’accès aux plages en Guadeloupe. Elle décide, je cite : « de laisser faire les choses ». Ecoutez.
LES PLAGES SONT PUBLIQUES EN GUADELOUPE
Voilà donc qui relance le débat, souvent « polémique » : existe-t-il des plages privées en Guadeloupe ? La réponse est bien sûr non ! On ne peut pas non plus acheter les 50 pas géométriques, ça ne s’est jamais fait.
Ecoutez les explications de Phillipe Hurgon, chargé de communication à l’agence des 50 pas géométriques de Guadeloupe. Il revient sur toute la législation en vigueur au téléphone de Laura Latchan.
LA MUNICIPALITÉ RÉAGIT
La municipalité de Saint-François a réagi par voie de communiqué. Elle y affirme que: "la loi dite « Littoral » du 3 janvier 1986 a réinscrit la zone des 50 pas géométriques dans le domaine public de l’Etat, sanctuarisant cette zone comme inaliénable et imprescriptible, alors que la loi du 2 avril 1955 et son décret d’application incorporaient cette zone dans le domaine privé de l’Etat, impliquant ainsi la possibilité de la céder.
Cela implique donc pour le cas particulier de la plage de l’Anse des Rochers, comme partout ailleurs en Guadeloupe, que cette dernière a et conserve un caractère public. Dès lors, toute personne, sans distinction, peut jouir de l’usage de cette plage, à condition d’y respecter les règles élémentaires de la vie en commun."
La municipalité rappellera aussi aux propriétaires, dans un courrier, qu’ils ont l’obligation légale de laisser le droit de passage aux usagers de la plage, de ne pas modifier l’état des lieux et laisser la signalisation en place. Fin de citation.