Le dossier Céregmia pourrait être confié au pôle financier de Paris
L'enquête lancée en 2014 dans le dossier Céregmia devrait repartir de l'avant dans les semaines à venir. Ce sont désormais des enquêteurs parisiens qui se chargeront de ce complexe dossier juridico-financier.
Voilà trois ans que les mis en examen dans le dossier Ceregmia n'ont pas été entendus. Les choses devraient cependant changer dans les semaines à venir.
En effet, les autorités judiciaires de Martinique ont décidé de confier ce dossier au pôle national financier de Paris.
Toutefois, il ne s'agit pas d'une demande de dépaysement comme ce fut le cas dans le dossier Green Parrot. Dans cette affaire, la justice avait considéré que le climat de l'époque ne permettait pas de juger sereinement cette affaire en Martinique.
C'est plutôt la complexité du dossier Ceregmia qui a poussé la justice à transférer l'affaire à Paris. Deux rapports, un de la direction nationale de la douane et l'autre de la Police judiciaire, sont venus s'ajouter récemment à tous les comptes rendus d'investigation déjà présents dans ce dossier, notamment ceux de l'office européen anti-fraude et de l'inspection générale de l'administration de l'éducation nationale.
Le juge en charge de ce dossier a estimé que le justice en Martinique n'avait pas les moyens de mener à bien ces investigations. Dès lors, autant les confier à une institution qui a fait ses preuves dans la traque de la grande délinquance économique et financière. C'est en tout cas ce qu'a demandé le parquet de Fort-de-France. Une réponse définitive devrait intervenir dans moins d'un mois.
Il faut dire que l'affaire Ceregmia implique une trentaine de personne. La somme des fonds possiblement détournés est également d'une rare importance. 10 millions d'euros auraient ainsi été manipulés, selon certains rapports, à travers des montages financiers complexes aux dimensions internationales.
Avec tous ces éléments en sa possession, le parquet financier de Paris est donc aujourd'hui en mesure mener à bien les investigations complémentaires dans un délai raisonnable.
Il serait temps, puisque rappelons que dans ce dossier ouvert en avril 2014, il a fallu attendre deux ans pour qu'interviennent les premières mises en examen. Les mis en cause quant à eux n'ont pas été entendu par la justice depuis 3 ans. Sept personnes ont mises en examen dans cette affaire.