Montagne Pelée : le niveau de vigilance de l'activité sismique n'a pas changé
Les outils du système de surveillance de la Montagne Pelée sont à nouveau tous opérationnels. Des systèmes informatiques situés dans l’ancien bâtiment de l’observatoire avaient été endommagés par la foudre fin juin. L'observatoire a pu donc publier son bilan hebdomadaire pour la période du 13 au 20 août 2021. Le niveau d’alerte reste JAUNE : vigilance.
L'Observatoire volcanologique et sismologique de Martinique (OVSM) a profité de la panne d'un mois et demi, causée par la foudre pour moderniser une partie du réseau des stations sismologiques de la Montagne Pelée. Une sismicité au-dessus du niveau de base est toujours enregistrée, comme c'est le cas depuis deux ans.
Entre le 13 août 2021 à 16 heures (UTC) et le 20 août 2021 à 16 heures (UTC), l’OVSM a enregistré au moins 64 séismes de type volcano-tectonique de magnitude inférieure ou égale à 1.3. Ces séismes ont été localisés à l’intérieur de l’édifice volcanique entre 2.8 km et 0.4 km sous la surface. Aucun de ces séismes n’a été ressenti par la population. Cette sismicité superficielle de type volcano-tectonique est associée à la formation de micro-fractures dans l’édifice volcanique.
Une zone de dégazage en mer a été détectée à faible profondeur entre Saint-Pierre et le Prêcheur.
L'Institut de physique du globe de Paris (IPGP) procède actuellement au montage d’expériences pour cartographier cette zone d’émanations de gaz, réaliser des mesures physico-chimiques des fluides et des prélèvements de ces fluides afin de contraindre l’origine de ce dégazage et d’évaluer sa relation éventuelle avec le système hydrothermal de la Montagne Pelée.
Ce genre de manifestation est fréquent sur des sites volcaniques sous-marins actifs ou pas, par exemple en Dominique où en Italie. Les analyses en cours par l'OVSM IPGP permettront de déterminer la relation éventuelle de ce dégazage sous-marin avec l'activité de la Montagne Pelée enregistrée par l'OVSM depuis 2019. Ce nouveau site est suivi par l’OSVM.
Une zone principale de végétation fortement dégradée est toujours observée sur le flanc sud-ouest de la Montagne Pelée, entre la haute rivière Claire et la rivière Chaude.
Ces observations reflètent la dynamique variable des processus d’origine magmatique et hydrothermale à la Montagne Pelée en cohérence avec son regain d’activité depuis avril 2019.