Emeutes à Fort-de-France : 9 policiers blessés, enquête pour tentative d'homicide par arme à feu ouverte
Le procureur de la République, Renaud Gaudeul, indique aujourd'hui que 9 policiers ont été blessés lors des dernières émeutes de ce samedi 31 juillet à Fort-de-France. Plusieurs enquêtes sont ouvertes, notamment pour tentative d'homicide par arme à feu sur personne dépositaire de l'autorité publique.
Les émeutes qui se sont déroulées ce samedi 31 juillet ont été le théâtre de violents affrontements. Le procureur de la République, souligne aujourd'hui la gravité des actes de violences à l'encontre des forces de l'ordre et revient sur le déroulé de la soirée.
De nombreux tirs par arme à feu
Peu après 21 heures, alors que le couvre-feu était largement entamé, une centaine d’individus à pied ou à moto ont tenté de pénétrer dans le centre-ville de Fort-de France depuis l’avenue Maurice Bishop, malgré la présence d’un barrage routier.
Très rapidement, et une fois les sommations effectuées, les forces de l’ordre ont essuyé des tirs de projectiles divers mais également des tirs à balles réelles, selon le procureur :
Un fonctionnaire de police a été atteint à trois reprises et ne doit de toute évidence la vie qu’à son bouclier et sa visière qui présentent pas moins de trois impacts
Ces individus ont ensuite mis le feu à plusieurs véhicules, des détritus mais également un centre de vaccination et un point de dépistage du COVID attenant une pharmacie. Au total, treize incendies ont été recensés. Progressant sur l’avenue Maurice Bishop pour permettre aux services de secours d’intervenir, les forces de l’ordre ont essuyé de nouveaux tirs par armes à feu.
Plusieurs individus sont parvenus à fracturer le magasin Intersport de Dillon ainsi que l’hypermarché Carrefour, y dérobant divers biens, dont le recensement est en cours. Une fois de plus, les forces de l’ordre ont essuyé de nouveaux tirs par arme à feu.
Certains individus sont parvenus à rejoindre le centre-ville de Fort-de-France, tentant notamment d’entrer par effraction dans des commerces mais ils ont systématiquement pu être repoussés par les forces de l’ordre, selon le procureur. Ce n’est qu’aux environs de trois heures que le calme est revenu.
Neuf fonctionnaires de police blessés, trois suspects interpellés
Au cours de cette intervention, neuf fonctionnaires de police ont été blessés. Six véhicules de la police et de gendarmerie ont été dégradés, dont deux qui présentent chacun trois impacts de tirs par arme à feu. En plus des deux derniers véhicules, cinq véhicules ont été incendiés.
Trois interpellations ont pu d’ores et déjà être réalisées, pour des faits notamment de participation à un attroupement armé malgré sommation, violences avec arme sur personnes dépositaires de l’autorité publique, rébellion, refus d’obtempérer, vols aggravés et recel de vol. Ces trois individus seront présentés dans la journée au parquet de Fort-de-France.
Plusieurs enquêtes et une information judiciaire ouvertes
Plusieurs enquêtes ont par ailleurs été ouvertes, afin d’identifier ou d'interpeller les individus qui n’ont pu l’être immédiatement. Ces enquêtes porteront sur l’ensemble des exactions qui ont été commises dans la nuit de samedi à dimanche.
Les tentatives d'homicides par arme à feu relèvent d'une gravité particulièrement élevée, comme le souligne le procureur :
Ce sont évidemment les multiples tentatives d’homicides par arme à feu dont ont été victimes les forces de l’ordre qui retiennent mon attention toute particulière. La gravité exceptionnelle de ces faits a justifié l’ouverture immédiate d’une enquête confiée à la DZPJ Antilles-Guyane ainsi qu’à la section de gendarmerie en Martinique
Par conséquent, le procureur requiert dès aujourd'hui l’ouverture d’une information judiciaire qui sera confiée à deux magistrats instructeurs, dans le cadre d’une cosaisine :
Les capacités d’investigations les plus larges seront mobilisées sur ces enquêtes, qui font suite à une précédente tentative d’homicide sur personnes dépositaires de l’autorité publique survenue il y a 15 jours
En effet, une enquête similaire avait été entamée lors des précédentes émeutes, où les forces de l'ordres avaient également été la cible de tirs à balles réelles.
Ces faits de tentative d’homicide au préjudice de personnes dépositaires de l’autorité publique font partie de ceux les plus sévèrement réprimés par la loi, les auteurs encourant la réclusion criminelle à perpétuité.