LGBTPHOBIES : Kap Caraïbe lance une semaine de la diversité
À l'occasion de la journée internationale de lutte contre les LGBTphobies, ce 17 mai, l'association Kap Caraïbe lance une semaine de la diversité pour sensibiliser les Martiniquais.
Ce lundi 17 mai marque la journée internationale de lutte contre les LGBTphobies, c'est-à-dire l'homophobie ou la transphobie, dont sont encore trop souvent victimes les personnes issues de cette communauté.
Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, les services de police et de gendarmerie nationale ont enregistré 1590 victimes de crimes ou de délits anti-LGBT en France. Si les chiffres enregistrent une baisse de 15 % par rapport à 2019, notamment en raison de la crise sanitaire et des différents confinements, ils étaient en très nette augmentation entre 2018 et 2019 : plus 36 % avec 1870 victimes en 2019.
Des chiffres peu représentatifs puisque le dépôt de plainte n’est pas la norme pour les victimes de la communauté LGBT : environ 20 % des victimes de menaces ou violences « anti-LGBT » et seulement 5 % des victimes d’injures « anti-LGBT » déclarent avoir porté plainte en moyenne sur la période 2012-2018.
En Martinique, la situation n'est pas non plus au beau fixe concernant la situation des personnes LGBT selon Sabine Chyl, co-président de l'association Kap Caraïbe :
C'est vrai qu'il y a un progrès, on peut noter au travers d'événements comme la Gay pride, qui est organisée au Carbet en dehors de la période du Covid, mais on a encore énormément de travail à faire, dans la mesure où il existe encore des cas d'agressions graves physiques. Et puis des situations beaucoup plus subtiles, notamment une évolution d'une certaine forme de harcèlement, qui n'est pas nommée comme étant du harcèlement homophobe, mais de personnes qui vont être déstabilisées dans leur parcours de vie fortement.
Une situation qui s'explique notamment en raison de l'histoire qu'a traversée le peuple martiniquais, poursuit Sabine Chyl :
En fait on est dans des conditions particulière d'un petit territoire qui a subit l'esclavage et donc cette histoire-là ancre dans l'inconscient collectif des problématiques plus fortes ici qui exacerbent des problématiques sexistes et donc les problématiques d'acceptation des personnes LGBT donc il y a un travail de déconstruction qui est plus important et un peu plus long. Se lie aussi à ça la question religieuse qui renforce aussi ces problématiques-là.
Alors pour que les choses avancent, l'association Kap Caraïbe, qui milite pour les droits de la communauté LGBT en Martinique, profite de cette journée du 17 mai pour lancer la semaine des diversités, avec dès aujourd'hui, des interview et live Facebook ou Instagram avec des personnalités, élus ou artiste sur la question des LGBT. L'objectif, selon Brice Armien-Boudré, co-président de Kap Caraibe, est de libérer la parole, mais pas seulement :
Nous espérons que les différents professionnels qui accompagnent les Martiniquais dans différentes étapes de la vie, ou les institutions puisse prendre en compte cette problématique-là de façon un peu plus investie.
Vous pouvez retrouver plus d'information sur le site : http://www.kapcaraibe.org/