Quel accompagnement pour les communes affectées par les échouages de sargasses ?

Par 27/04/2021 - 12:42 • Mis à jour le 27/04/2021 - 17:44

L'intensification des échouages d'algues brunes depuis 10 ans pose un vrai problème aux communes concernées. L'Etat, qui s'était engagé par la voix de Nicolas Hulot au ramassage des sargasses en 48 heures, tente d'apporter de l'aide aux collectivités locales.

    Quel accompagnement pour les communes affectées par les échouages de sargasses ?

Depuis 2011, les sargasses sont devenues un véritable fléau pour les communes du littoral et particulièrement pour celles de la façade atlantique.

Les échouages massifs et récurrents ont un impact lourd sur l'économie, l'environnement, l'éducation (écoles et collèges régulièrement évacués) et sanitaires.

En face, les pouvoirs publics traitent le problème à plusieurs niveaux. Ils faut ainsi organiser la pose de barrages, le ramassage des algues brunes en mer (de préférence) ou sur les plages et trouver des lieux de stockage. Les collectivités, mairies et communautés d'agglomération doivent pour se faire investir dans des engins spécialisés.

Des investissements conséquents auxquels s'ajoutent des frais d'entretien importants provoqués par l'activité en milieu marin, très hostile aux machines.

À la DEAL où siège la mission sargasses, on enregistre les doléances des municipalités. "La principale demande c'est celle de l'implantation de barrages anti-sargasses et évidemment de la collecte en mer qui y est associée", observe Fabien Vedie, chef de la mission Sargasse à la DEAL Martinique.

Nous apportons à la fois une assistance technique pour essayer d'optimiser le tracé des barrages pour les rendre les plus efficients possible en fonction des vents et des courants. Nous les aidons également à définir les besoins en terme de collecte, notamment l'acquisition de navires collecteurs. La veille technique et l'expérience jouent pour beaucoup

Si du point de vue du ramassage, des réponses concrètes peuvent être apportés, en revanche le stockage demeure une problématique non résolue. "Les demandes des municipalités concernent le stockage des algues. La valorisation en volume important n'est pas opérationnelle sur le territoire", précise Fabien Vedie.

La principale orientation concerne l'aménagement des sites de stockage, leur pérennisation et faire en sorte que la pollution générée soit la moindre possible

Sur le littoral martiniquais, 80 sites à enjeu sanitaire. "L'outil de décision que nous proposons aux communes permet de faire une analyse du risque", explique le chef de la mission Sargasse à la DEAL Martinique.

Le risque est le produit croisé de l'aléa, c'est à dire la quantité d'algues maximale observée sur un site lors des précédentes crises et de la vulnérabilité qui est le nombre d'habitants exposés aux émanations de la putréfaction des algues si on ne les ramasse pas. L'outil propose une analyse des différentes contraintes des sites : accessibilité, sensibilité écologique des lieux (ponte de tortues). In fine, il permet de proposer la meilleure solution pour protéger le littoral des sargasses

À noter que chaque lundi, la DEAL produit un bulletin prévisionnel d'échouages des sargasses en Martinique. Basé sur des images satellites, le document permet d'anticiper le risque d'échouages. Utile pour les communes qui souhaitent prépositionner des moyens. 


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