Vaccin : les patients martiniquais boudent Astrazeneca

Par 26/04/2021 - 11:14 • Mis à jour le 26/04/2021 - 14:37

Avec les quelques cas de thromboses constatés sur des patients, le vaccin du laboratoire anglo-suédois a mauvaise presse ici en Martinique, où la population préfère se tourner vers le vaccin Pfizer.

     Vaccin : les patients martiniquais boudent Astrazeneca
© RCI / Martinique

Depuis le 7 janvier 2021, la Martinique a débuté la vaccination. Mais ces dernières semaines, les injections ont connu une accélération en Martinique. Selon le dernier bulletin de santé publique France, au 20 avril dernier, près de 31 000 personnes avaient reçu une première injection contre le Covid, soit environ 10 % de la population ; et plus de 8 500 personnes avaient reçues leurs deux doses.


À l'heure actuelle, la stratégie vaccinale mise en place par l'Agence Régionale de Santé est progressive et concerne des populations prioritaires :

 

  • Personnes âgées de 18 ans et + présentant des comorbidités (pathologies cardiovasculaires, pathologies respiratoires, diabète de type 1 et 2, obésité, Insuffisance rénale chronique, Cancer ou hémopathie maligne, Maladies hépatiques chroniques, en particulier la cirrhose, Immunodépression congénitale ou acquise, Syndrome drépanocytaire majeur ou antécédent de splénectomie, Pathologies neurologiques, Troubles psychiatriques, Démence).
  • Les personnes âgées résidant en Ehpad ou Unité de Soins Longue Durée (USLD)
  • Les personnes de plus de 75 ans résidant à domicile ou séjournant dans les établissements de santé
  • Les personnes en situation de handicap vulnérables hébergées en maisons d’accueil spécialisées (MAS) et en foyers d’accueil médicalisés (FAM).
  • Les professionnels du secteur de la santé et du médico-social, âgées de plus de 18 ans

Et plusieurs possibilités s'offrent aux patients pour se faire vacciner. Les centres de vaccination de Fort-de-France, du CHUM, du Marin, de Trinité et du Lamentin, mas aussi les centres de vaccination éphémères comme à Saint-Pierre les 20 et 21 avril derniers, proposent des doses du vaccin ARN Pfizer.
Les pharmacies, médecins libéraux et infirmières libérales peuvent quant à eux vacciner avec des doses d'AstraZeneca. Et c'est là que le bât blesse : ce dernier est très souvent refusé par les patients.

Quelques rares cas de thromboses ont, en effet, été constatées à travers le monde sur des patients ayant reçu une injection d'AstraZeneca. Pour l'heure, il n'y a aucun lien avéré entre le vaccin et l'apparition de ces caillots sanguins, mais par mesure de précaution, certains pays avaient suspendu son utilisation avant de reprendre les injections. Le Danemark lui, a choisit d'arrêter son administration. Des doutes qui délitent la confiance des patients envers le vaccin, comme le constate Gilberte RUSTER, infirmière libérale :


Lorsque vous informez que c'est de l'Astrazeneca, les gens refusent, ils ne veulent pas. Donc on les dirige directement vers les centres de vaccination dédiés.


Une réalité de terrain que confirme Mireille CHIBOURG, la présidente de l’ordre des infirmiers Antilles-Guyane :


Ils nous demandent maintenant « où est-ce que l'on fait le Pfizer ? », ils ne prononcent même pas le nom d'AstraZeneca.


Pourtant, l'Agence européenne des médicaments a affirmé vendredi que les bénéfices du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19 augmentent avec l'âge et continuent de l'emporter sur les risques, tels que des apparitions de caillots sanguins. Des nouvelles données rassurantes que la présidente de l'ordre des infirmiers Antilles-Guyane, Mireille Chibourg, essaye de rappeler auprès de ses patients :

Les choses ont évolué parce que le bénéfice-risque s'améliore, il faut quand même mettre les choses dans la balance.


Ce lundi 26 avril, plus d'un milliard de doses de vaccins anti-Covid ont été administrées dans le monde. Alors que la 500 millionième dose avait été administrée au bout de quatre mois, le 25 mars, il a fallu moins d'un mois pour doubler la mise.


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