Mortalité maternelle en Outre-mer : un risque multiplié par 4
Le 6ème rapport de l'Enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles, qui vient d'être publié par Santé Publique France et l'INSERM, relève à nouveau une forte disparité territoriale.
Sur la période observée, 2013-2015, 262 décès maternels ont été identifiés dans toute la France, soit un décès tous les 4 jours, lié à la grossesse, à l'accouchement ou à leurs suites.
"Toutes les futures mères ne sont pas égales face au risque de mortalité maternelle", constate le rapport, qui met en avant des disparités sociales et territoriales.
Selon les données disponibles, qui sont encore assez faibles dans certaines zones pour pouvoir mener des comparaisons vraiment pertinentes, les femmes qui résident dans un DROM présentent en effet un risque de mortalité maternelle multiplié par 4 par rapport à celles de l'Hexagone. 14% des femmes décédées, pour 4,6% des naissances vivantes en France, vivaient à Mayotte, en Martinique, en Guadeloupe, en Guyane ou à La Réunion.
C'est à Mayotte et en Martinique que le niveau de mortalité maternelle est le plus élevé, à 48,1 pour 100 000. En Martinique, on a comptabilisé, sur la période étudiée 2013-2015, 6 décès pour 12 467 naissances vivantes, 11 décès pour 22 863 à Mayotte.
Les principales causes des décès, jusqu'à un an après l'accouchement, sont d'abord les les maladies cardiovasculaires (14%) et les suicides (13%). Les morts maternelles sont ensuite causées par des embolies amniotiques (11%), des thrombo-embolies veineuses (9%) ou des hémorragies obstétricales (8%), qui représentaient auparavant la première cause. Le risque de mortalité maternelle est aussi plus élevé en raison de certains facteurs comme l'âge, la présence d'une obésité ou une autre pathologie chronique.
Selon l’enquête publiée par Santé Publique France et l'Inserm, "dans 66% des cas, les soins dispensés n’ont pas été optimaux et 58% des décès sont considérés comme 'évitables' ou 'peut-être évitables' ". Il faut pour cela, selon les conclusions, améliorer la prévention, l’organisation des soins, et les soins eux-mêmes. Cela passe, par exemple, par "un examen médical non strictement obstétrical" et la "recherche d'antécédents" et d'une "vulnérabilité sociale" ainsi que par une "évaluation des risques de complications avant la conception et en début de grossesse" afin d'assurer le meilleur suivi possible.