Crèches Gabali : la décision du tribunal sera rendue le 23 février

Par 02/12/2020 - 05:00 • Mis à jour le 02/12/2020 - 07:22

La famille Gabali, mère et fils, était poursuivie ce mardi devant le tribunal correctionnel pour des faits présumés d'escroqueries, de détournement de fonds publics ou encore de faux et usage de faux entre 2009 et 2017. Il s'agit de l'affaire des crèches ayant perçu des subventions de la CAF et de communes puis liquidées en 2018. Le préjudice annoncé par les parties poursuivantes dépasserait les 18 millions d'euros au total. Le procureur a requis des peines allant de 12 mois avec sursis probatoire à 30 mois fermes et saisie des biens immobiliers et bancaires. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 23 février.

    Crèches Gabali : la décision du tribunal sera rendue le 23 février
Plus de 13 heures de débats et pas moins d’une dizaine d’avocats, répartis de chaque côté de la barre. D’abord les parties civiles, les organismes délivrant les subventions tout comme certaines communes évoquant leur préjudice. 14 millions d’euros pour la CAF, 1,6 million pour la ville du Moule, etc... Les structures concernées sont "Bambinous Palace" à la Jaille, "Enfance & Bonheur" au Moule et "Culture d'Enfance" au Gosier. Des renvois sur intérêt civil ont été formulés afin de mieux calculer les sommes. Le bâtonnier Jamil Houda, avocat de la Caisse d’Allocation Familiale : 

Le procureur a requis pour les frères Gabali, Gilles 12 mois avec sursis, Franck 18 mois avec sursis, Luc 24 mois avec sursis, Ghislaine Amabit 3 ans avec sursis, et enfin Marc 4 ans dont 30 mois fermes et obligation d'indemniser les victimes. "Quel préjudice ?" Ont de leur côté interrogé les avocats de la défense. Les prestations de garde d'enfants ont bien été effectuées. Pour eux, les prévenus n’entrent dans aucun des chefs de poursuites, tout a été fait dans les règles et les difficultés économiques résulteraient de suppressions de versements, comme ce fut le cas pour 17 autres crèches en 2018. Pour Maître Jean-Nicolas Gonan, avocat du frère le plus impliqué, le problème serait éminemment politique. Tant d’argent évoqué sans contrôle en 8 ans et sans nomination d'un expert-comptable durant l'enquête ? Et surtout sans instruction approfondie d’un juge qui aurait peut-être permis d’en savoir plus, s'est-il étonné : 

«Quand un loup vous poursuit, l’important n’est pas de courir vite, mais de courir plus vite que celui qui vous accompagne » a-t-il ajouté dans sa plaidoirie. Les juges ont mis leur décision en délibéré au 23 février prochain. Maître Babacar Diallo, avocat de Ghislaine, la mère des 4 frères Gabali, a demandé une expertise psychiatrique complémentaire pour sa cliente. Malade et âgée de 78 ans, elle ne serait pas en mesure de comprendre ce qu'il lui arrive : 

 

 


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