Séguineau : la négociation aboutira-t-elle un jour ?
Revenu sous le feu des projecteurs à cause de la forte sécheresse, le dossier Séguineau semble à nouveau dans l'impasse. Alfred Marie-Jeanne, président du conseil exécutif de la CTM et Bernard Bally, propriétaire de la parcelle concernée, n'ont toujours pas trouvé de terrain d'entente.
Que devient le dossier de la transaction entre la CTM et Bernard Bally, au sujet la parcelle de terrain à Séguineau au Lorrain ? Certes, les élus de l’assemblée de Martinique ont demandé à Alfred Marie de rencontrer le propriétaire du Terrain pour régler définitivement ce contentieux sur la base d’une enveloppe de 225 000 euros. Toutefois, Alfred Marie Jeanne a indiqué hier, lors de sa conférence de presse, qu’il n’obéirait à aucun diktat, qu’il ne paierait pas et qu’il avait d’ailleurs refusé de payer.
Une déclaration qui rejoint le récit d’une rencontre qui s’est tenue en début de semaine dernière, entre le président du conseil exécutif et le propriétaire du terrain.
Concrètement, le président Marie-Jeanne n’a pas voulu perdre la face. Sans doute a-t-il sous estimé la détermination de Bernard Bally et les limites de la patience du propriétaire du terrain de Séguineau.
D’abord le président du conseil exécutif lui a proposé un rendez vous en tête à tête. Néanmoins lors de cette rencontre, deux autres personnes sont présentes. Ensuite, le président du conseil exécutif aurait carrément proposé à Bernard Bally de revoir à la baisse le montant de la transaction. Il s'agissait de faire passer la facture sous la barre des 200 000 euros, un chiffre qui passerait mieux dans l’opinion aurait indiqué Alfred Marie Jeanne.
Une proposition qui a surpris le propriétaire du terrain qui pensait venir à une réunion où lui serait proposé la rédaction du protocole transactionnel avec le montant de l’opération validée par les élus d'opposition de l’assemblée. Face à ce quid pro quo, Bernard Bally a donc quitté le bureau d'Alfred Marie-Jeanne.
Estimations
Le propriétaire terrien considère que dans cette affaire et pour fixer le montant de la transaction, il avait fait suffisamment de concessions. Il s'appuie par exemple sur les conclusions d’une expertise datée de 2011 qui avait évalué le terrain et les pertes d'exploitation à 70 000 euros.
Dans le détail, les 3 hectares de terrain avaient été estimés à 50 centimes d’euros le mètre carré, soit 15000 euros. Il ajoute par ailleurs, que depuis 2009 et la rupture de la canalisation, il ne perçoit plus de loyers sur ce terrain qui était exploité par un planteur de canne et un autre qui cultivait de la banane.
Une première transaction avec le conseil général en 2012 avait déjà reconnu que la rupture de canalisation avait entraîné d’énormes dégâts sur cette parcelle de terrain. La collectivité départementale s'était engagée à verser une compensation de l'ordre 72 000 euros pour perte d’exploitation.
Depuis, le propriétaire du terrain de Séguineau a refait ses calculs. Il estime à ses pertes à 36 000 euros par an depuis 8 ans. Ce qui correspond à une somme de 288 000 euros à laquelle il faut ajouter les 15 000 euros du terrain.
Se posent dès lors des questions sur la démarche d'Alfred Marie-Jeanne a encore voulu modifier la mission qui lui avait été confiée. Sans doute parce qu’il se considère vraiment comme le président de la Martinique pour faire parfois ce qu’il aurait décidé seul dans un coin alors qu’il est président du Conseil exécutif, et donc un président qui est là pour exécuter les délibérations que l’assemblée à voté.