Il y a 80 ans, de jeunes martiniquais partaient en dissidence à l'appel du général de Gaulle
La dissidence est l'un des épisodes de l'histoire de la Martinique qui fait la fierté de ses habitants. Plus d'un millier de jeunes hommes et femmes ont quitté leur île pour rejoindre les Forces Françaises Libres.
Ce jeudi marque le 80ème anniversaire de l’appel du 18 juin. Un enregistrement diffusé depuis les studios de la BBC à Londres qui appelle les Français à la résistance. Ce message a été retranscrit dans la presse et a incité nombre de Français à rejoindre les rangs de la résistance, voire de la dissidence.
"Qui peut être soldat et oublier l'appel du général de Gaulle. Je n'admets pas qu'on dit n'importe quoi sur sa personne. C'était un homme exceptionnel", témoigne Victor Noël, ancien dissident, aujourd'hui âgé de 95 ans.
Les Antillais n’ont pas été insensibles à cet appel et plus de 3000 Martiniquais et guadeloupéens (selon les historiens qui ont travaillé sur ce sujet) ont alors rejoint les rangs des Forces Françaises Libres. Un ralliement qui passait par un long périple qui les a amené à Sainte-Lucie, à la Dominique, aux les Etats-unis, en Afrique du Nord, puis en Europe.
"Je suis parti par Sainte-Lucie. J'ai ensuite rejoint Trinidad, puis les Etats-Unis avant d'arriver au Maroc et en Algérie. Je suis ensuite allé en Italie, en France puis en Allemagne. C'était très risqué. J'étais très sportif. C'est le sport qui m'a permis d'y arriver. Beaucoup sont tombés et sont morts", raconte Victor Noël, avait donc 15 quand il a quitté le Martinique en canot.
Aujourd’hui, selon l’ONAC Martinique (Office national des anciens combattants) seuls une poignée, soit une dizaine, de ces anciens dissidents seraient encore en vie en Martinique et en Guadeloupe.
Richard Chateau-Dégat est professeur d’histoire à l’université des antilles. Il s’est notamment intéressé à cette période de la Seconde Guerre mondiale dans notre région. Il en a longuement parlé avec Cédric Catan :