La CSTM s'inquiète des conditions de reprise des transports
Les salariés du transport affiliés à la CSTM ne sont pas convaincus par les mesures prises pour la reprise du transport sur le territoire de la Cacem et dans la baie de Fort-de-France.
La CSTM a bien l'intention de faire valoir les droits du personnel à l’occasion de ce déconfinement. La centrale syndicale vise plus particulièrement le domaine du transport.
Elle avait invité la presse hier mardi matin à la maison des syndicats pour dénoncer ce qu’elle considère être des manquements graves au droit du travail.
Les chauffeurs se posent des questions
Alors que Martinique Transport annonce le redémarrage progressif des services sur les différents réseaux, la CSTM estime que quasiment rien n’est mis en place pour permettre aux usagers et aux conducteurs de voyager dans les conditions de sécurité sanitaire requises.
"Il y a un manque de dialogue. Nous n'avons aucune visibilité sur ce qui va être mis en place pour la sécurité des chauffeurs et des passagers", explique Richard Pélage, chauffeur dans une entreprise co-traitante du réseau Mozaïk. "On nous a proposé un kit de protection mais nous ne savons pas si le bus a été désinfecté et le nombre de fois qu'il le sera par la suite. On ignore également le nombre de ligne qui seront mises en service, les plannings", poursuit-il.
C’est le cas, pour le transport terrestre selon le syndicat mais aussi pour les liaisons maritimes. Par exemple, si la reprise du travail est fixée à ce mercredi matin pour les Vedettes Tropicales, les choses n'étaient pas bien définies de l'avis de certains salariés mardi matin. Ils avaient annoncé qu'ils seraient à leur poste de travail mais pourraient ne pas prendre la mer.
Pourtant, en début de semaine Charles Conconne, directeur des Vedettes Tropicales a détaillé précisément les mesures prises pour garantir le redémarrage du transport maritime.
Des mesures qui ont été visiblement à la hauteur des attentes des marins puisque le service a pu reprendre ce mercredi matin. Des automates pour valider les tickets ont même été installés. Chaque passager pourra donc composter lui-même son billet, ce ne sont plus les agents qui passeront pour les poinçonner. Une mesure qui était pour les salariés, indispensable à la reprise et qui permettra de limiter au maximum les rapports avec les passagers.
Pratiques économiques et sociales douteuses
Le syndicat est également revenu la stratégie financière de certains transporteurs durant le confinement. "Nous avons vu se développer une escroquerie en bande organisée. C'est à dire que nous avons des employeurs qui ont perçu l'intégralité de la prestation versée par Martinique Transport et qui ont dans le même temps mis des salariés en activité partielle", explique Bertrand Cambusy, secrétaire générale de la CSTM.
Le leader de la CSTM assure également que certains chauffeurs ont vu leurs congés programmés de longue date se transformer en activité partielle à leur insu.
Le syndicat entend bien sûr ne pas laisser passer sous silence ce genre de pratiques.