L'Etat jugé responsable dans le scandale au chlordécone
La population martiniquaise et guadeloupéenne était dans l'attente des conclusions de l'enquête sur la pollution au chlordécone dans les années 70. Les premières conclusions ont été dévoilées par le quotidien Le Monde. L'Etat est donc le principal responsable de cette crise sanitaire.
Une conclusion sans équivoque. L'Etat est jugé responsable du scandale de la pollution au chlordécone aux Antilles. Cette annonce figure parmi les premières annonces du rapport.
Après 6 mois d’auditions et plus de 150 personnalités interrogées, le rapport, dévoilé par le journal Le Monde, doit être adopté demain, à l’Assemblée nationale, avant d’être rendu public le 2 décembre.
Pour rappel, le chlordécone a été utilisé massivement pendant plus de vingt ans dans les plantations de bananes afin de lutter contre le charançon. Ce n’est qu’en 2008 que le premier « plan chlordécone » a été activé pour tenter de réduire l’exposition de la population à l’insecticide. Une décennie plus tard, les sols, les rivières et toute la chaîne alimentaire sont toujours contaminés. 95 % des Guadeloupéens et 92 % des Martiniquais, selon Santé publique France sont imprégnés du pesticide.
Quelles mesures sur le terrain ?
Selon les informations du journal et de Justine Bénin, rapporteuse de la commission de l'enquête. Elle préconise d’ériger la recherche sur le chlordécone comme une priorité stratégique de la recherche nationale, avec de véritables financements.
Pour ce qui de la dépollution : il n’existe toujours pas de technique permettant d’éliminer le chlordécone des sols.
Par ailleurs, la commission demande à l’Etat de mettre en place un suivi sanitaire systématique pour le public le plus exposé au pesticide. De constituer un réseau d’éducation sanitaire et de prévention, ou encore d’accompagner les pêcheurs et les agriculteurs dans une démarche « zéro chlordécone », en favorisant les cultures hors sol et agrobiologiques.