Un emploi qui dérange au Conseil Départemental
Un tract de la CFTC, la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens circule depuis deux jours. Il dénonce l'emploi du fils de Victorin Lurel au poste du service réseau au Conseil Départemental. Selon eux, cet emploi est jugé "trop facile" par la confédération qui estime que 60% de la jeunesse guadeloupéenne ne parvient pas à obtenir un emploi même quand elle est diplômée. De leurs côtés, Nicolas Lurel, le fils du sénateur Victorin et le Département ont réagi par voie de communiqué.
« Ce fils à papa » a bien de la chance !". Ce sont les mots feutrés d'ironie employés par la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens de la Guadeloupe lorsqu'elle a appris que le fils de Victorin Lurel avait été embauché au Conseil Départemental.
Un trait d’humour surligné d’une colère profonde. Selon la confédération, les élus locaux ont osé servir une nouvelle fois leurs propres intérêts, familiaux et personnels.
La confédération est en colère, selon elle : "Après avoir occupé des fonctions d’attaché parlementaire auprès de papa, il a conservé ce même poste auprès de la suppléante de papa, devenue enfin député à son tour. Et là, le voilà désormais propulsé au Conseil Départemental sur un poste peut être considéré par Josette Borel- Lincertin « d’emploi réservé » pour « les fils de » ; il faut avouer que l’essentiel est de caser fiston d’une manière définitive et « sécurisée »."
L'invective se poursuit dans les propos de la CFTC dans leur courrier qui déplore le comportement des élus locaux en demandant plus de pouvoir et une assemblée unique. "Pourquoi faire ?!" s'exclame la confédération.
La réponse de Nicolas Lurel ne s'est pas faite attendre
Suite aux propos véhéments des travailleurs chrétiens, Nicolas Lurel, fils de Victorin Lurel s'est exprimé. Selon lui, "comme tous citoyens, j’ai le droit de travailler au sein d’une collectivité locale, malgré mon nom, si je remplis les conditions exigées et si les procédures sont faites régulièrement. En l’espèce, c’est le cas. Les syndicats ont parfaitement le droit d’être vigilants et de saisir l’opinion publique et les tribunaux s’ils estiment que les procédures sont irrégulières." Fin de citation.
Le Conseil Départemental a tenu également à apporter son avis
Le collectivité départementale s'est elle aussi emparée du sujet pour y apporter des éclaircissements. Elle indique qu'elle a "procédé au recrutement d'un adjoint technique de catégorie C (agent d'éxécution) afin de faire face à un accroissement d'activités dans sa direction des services informatiques."
Nicolas Lurel bénéficie d'un contrat à durée déterminée de 3 mois, comme le préconise les textes de la fonction publique territoriale.
Elle précise par ailleurs que "l’agent recruté correspond - notamment par sa formation et malgré son patronyme - au profil du poste qui était à pourvoir."
Le Conseil départemental rappelle enfin que les syndicats peuvent contester les conditions de ce recrutement devant les juridictions compétentes mais il déplore le ton polémique et outrancier employé dans ce tract.