Une prise en charge personnalisée pour les victimes de violences intra-familiales
Au commissariat central de Fort-de-France, les fonctionnaires de police ont mis en place une organisation spéciale pour favoriser la prise en charge des victimes de violences intra-familiales.
Les victimes de violences familiales, intra-familiales et conjugales ont désormais accès à une prise en charge personnalisée au commissariat.
L'hôtel de Police de Fort-de-France a présenté hier (jeudi 30 septembre 2021) son nouveau dispositif d'accueil pour ces personnes. Une file spéciale leur sera accordée pour une confidentialité renforcée. Elles pourront être reçues dans des salles d’auditions spéciales à l’étage.
L'objectif est d'encourager ces victimes à porter plainte en leur consacrant davantage de discrétion et d'écoute lors de leur prise en charge.
Avec la période sanitaire, le nombre de victimes de violences intra-familiales a augmenté en Martinique de +15,56% en un an. Cette année on dénombre 401 victimes en 2021 contre 347 en 2020.
Parmi elles, 261 sont victimes de violences conjugales en 2021. Des femmes, en grande majorité, puisqu'elles représentent 240 personnes, contre 21 chez les hommes.
Alors à Fort-de-France, la direction départementale de la sécurité publique, la DDSP, a mis tout en œuvre pour améliorer les prises en charge du traitement de ces affaires.
Le brigadier chef Charline Migout fait partie des enquêteurs de la cellule des violences intrafamiliales. Elle explique la méthode de prise en charge :
En tant qu'enquêtrice ou qu'enquêteur, on est appelé par l'accueil. Nous prenons en charge la victime. Nous la faisons monter dans une salle adéquate afin de leur expliquer quelles sont nos prérogatives, quelle genre de questions leur seront posées. À l'issue nous les recevons. On enregistre la plainte. Ensuite elles sont vues par un médecin. Le nouveau dispositif permet aux victimes d'être plus à l'aise. On les reçoit dans de nouveaux locaux. On est plus nombreux et donc beaucoup plus disponibles
La commissaire Anne Le Dantec, cheffe de la Sûreté Départementale décrit les éléments physiques du dispositif.
Dans le hall, les agents ont un tableau d'accueil confidentialité. La victime a deux pastilles, une bleue et une orange. Quand elle a besoin de confidentialité pour exposer son histoire, elle peut appuyer sur la pastille orange et à ce moment là, l'agent d'accueil la prend en charge dans un environnement adapté à l'écart du public pour qu'elle puisse brièvement raconter son histoire
Des salles ont été spécialement aménagées pour recevoir les victimes.
On a une salle d'attente qui permet aux victimes d'attendre ailleurs que dans le hall d'accueil, loin de la foule. On a une salle destinée à l'accueil des victimes mineures avec une glace sans teint. Il y a aussi un dispositif d'enregistreur pour permettre à l'enquêteur d'avoir un écran entre lui et le mineur. L'entretien est enregistré et il peut le retranscrire après. Des poupées morphologiques sont à disposition de l'enfant. Elles lui permettent de décrire les parties du corps car c'est très difficile pour un très jeune enfant de raconter ce qui lui est arrivé
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