Rencontre avec Céline Monfort, jeune Martiniquaise plongeuse professionnelle

De brillantes études

C'est un parcours atypique que Céline Monfort a choisi d'embrasser. Rien ne la prédestinait pourtant à préférer les profondeurs marines. Ingénieure en agronomie, cette Martiniquaise de 35 ans passe un baccalauréat au lycée Schoelcher, puis intègre une classe préparatoire de biologie, avant son école d’ingénieur en agronomie. Avec un master en économie et gestion des entreprises en poche, elle entre dans le prestigieux groupe L’Oréal à Paris. Entrée en tant que stagiaire dans la multinationale, elle trace son chemin et y passe sept années. Elle y devient même responsable d’études marketing, à la division internationale.

Mais en filigrane, la plongée sous-marine est déjà présente dans la vie de Céline Monfort. Dès ses études, elle découvre la plongée sous marine en piscine à Paris.

Grande voyageuse, elle part seule à la découverte de nombreux pays, qui proposent des spots de plongée intéressants. Car la sensation de plonger est addictive :

Sous l'eau, c'est l'endroit où je me sens le plus en sécurité. Ca paraît paradoxal, parce qu'on n'est pas faits, êtres humains, pour respirer sous l'eau, on n'a pas de branchies. Mais la sensation physique est assez extraordinaire puisque l'eau nous porte. On flotte, on ne ressent plus le poids. Les limites physiques sont un peu abolies

Faire de sa passion un métier

Et peu à peu, la décision de faire de sa passion un métier se profile. Elle passe les diplômes de monitrice de plongée sous-marine, et postule à travers le monde. Elle travaille ainsi depuis six ans dans de nombreux pays sur tous les continents, en Asie, au Moyen-Orient, en Amérique Centrale, dans la Caraïbe, ou encore en Afrique. Un choix qu'elle ne regrette absolument pas :

Je me considère comme une femme indépendante, et bien avant de devenir instructrice de plongée, je voyageais déjà beaucoup mais en vacances. Donc la transition s'est faite relativement naturellement. Ce qui est difficile c'est de franchir le pas, de se dire qu'on lâche un travail qui a une importance sociale pour l'inconnu, pour une vie où le salaire est très bas, on n'a plus de sécurité. C'était le saut vers l'inconnu, mais depuis que j'ai fait ce pas, ce n'est que du bonheur

La Martiniquaise voyageuse invite ainsi à sauter le pas :

Je crois qu'il ne faut pas avoir peur, parce que quand on réalise son rêve et quand on vit pour quelque chose dans lequel on croit, ce que je ne faisais pas forcément avant lorsque je travaillais chez L'Oréal, les choses arrivent d'elles-mêmes

Si bien que Céline Monfort et son fiancé hollandais sont désormais basés à Ténérife, aux Iles Canaries, où ils enseignent la plongée et réalisent des films d’images sous marines. Le couple vient même de lancer une web série intitulée "Travel2Sea" sur Youtube, à propos de spots de plongée à découvrir.