« Piès violans kont fanm » : actions et sensibilisation à Fort-de-France

Par 25/11/2025 - 15:06

La Martinique se mobilise, ce mardi (25 novembre), pour la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. Associations et collectifs appellent à l’action, alors que l’Observatoire signale des chiffres alarmants : deux féminicides ont été recensés cette année.

    « Piès violans kont fanm » : actions et sensibilisation à Fort-de-France
Photos Thomas Gendre

Ce mardi (25 novembre), la Martinique se mobilise pour la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes sous le slogan « Piès violans kont fanm ».

Plusieurs associations, dont Culture Égalité, Konbit, le Mouvement du Nid ou encore l’Union des Femmes, sont présentes dans la rue piétonne de Fort-de-France. Elles appellent à l’engagement et à la vigilance.

Objectif : rappeler que ces violences restent une réalité massive et qu’une mobilisation collective est indispensable.

Une journée qui résonne d’autant plus fort que les derniers chiffres dévoilés hier (lundi 24 novembre), par l’Observatoire des violences envers les femmes, sont alarmants.

Deux féminicides ont été recensés cette année sur notre territoire.

« Il faut un plan d’urgence »

Pour Georges Arnaud, membre de l’association Culture Égalité, ces journées de sensibilisation sont essentiels pour aider à lutter contre ces violences.

Les violences à l'encontre des femmes n'arrêtent pas d'augmenter, les violences sexuelles particulièrement. Et le sexisme est encore très présent. De plus en plus de jeunes garçons se déclarent sexistes et violents, en toute impunité. Il y a une montée du masculinisme, qui combat les actions des femmes en disant qu’elles doivent être soumises. Donc, il faut absolument que nous sensibilisons les femmes pour briser le silence et aussi interpeller les pouvoirs publics sur le rôle qu'ils doivent jouer. Parce que la question des violences en l'encontre des femmes, c'est du domaine politique. Nous brisons le tabou, mais ce n’est pas seulement le fait des associations, même si on nous donne quelques subventions. Il faut absolument, maintenant, un plan d'urgence pour lutter contre les violences à l'encontre des femmes.

« Changer les mentalités »

La sensibilisation dans la rue permet d’être au contact de la population, selon Eliette, membre de la structure « d’Antilles et d’Ailleurs ».

On les interrompt dans leur marche. Ils ne sont pas toujours hyper ouverts, mais c’est important de leur montrer des chiffres, de leur faire comprendre que ça touche tout le monde, toutes les femmes. C'est compliqué surtout avec les hommes. Le peu que j’ai pu arrêter ne se sentent pas concernés, alors ils appellent leur femme qui est trois mètres plus loin devant. Il faut essayer de changer les mentalités. Leur faire comprendre que si, ils sont aussi concernés, parce qu’ils ont également un rôle majeur dans la lutte contre les violences faites aux femmes. C'est important de le leur faire comprendre, mais ce n’est pas facile.

Certains hommes cependant sont conscients de la gravité de la situation des femmes victimes de violences et se sentent concernés

 A ECOUTER Ces témoignages d’hommes

« Pas suffisamment d’espaces d’accueil »

Pour Georges Arnaud, les actions de lutte contre les violences faites aux femmes permettent de donner la parole aux victimes, mais c’est encore insuffisant à ses yeux.

On a brisé le silence quand même. Les femmes parlent beaucoup plus. Elles viennent nous voir, ainsi que les autres associations. Elles parlent, mais ce n'est pas suffisant. Nous n’avons pas suffisamment d'espaces pour les accueillir. Les municipalités ne jouent pas le jeu sur l'accueil des femmes. Et là, elles sont encore dans la peur d'aller porter plainte, dans la peur de briser le silence. Parce que souvent, elles sont mal reçues dans les espaces, dans les commissariats, dans les gendarmeries. Donc là encore, la parole des femmes n'est pas accueillie comme ça se doit. Elle est bien accueillie dans les espaces d'écoute comme le nôtre et ceux comme les autres associations.

Campagne CeviFem 2025

 A noter que la campagne CeviFem 2025, consacrée à l’élimination des violences faites aux femmes, débute ce mardi soir (25 novembre), à Madiana, à Schoelcher, de 16 h 30 à 21 heures.

Au programme, une grande soirée ciné-débat autour du film « Muganga, celui qui soigne », inspiré de l’histoire du Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018.

L’événement affiche déjà complet, preuve d’un intérêt fort du public pour cette thématique essentielle.


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